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Salariés des ressources humaines, êtes-vous bien payés ?

Entreprise & Carrières | Salaires | publié le : 06.05.2016 | Emmanuel Franck

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Les rémunérations des DRH, longtemps moins payés que d’autres managers du comité de direction, se sont alignées. L’édition 2014 de l’enquête exclusive Entreprise & Carrière/Towers Watson confirme ce rattrapage que nous constations l’année dernière. Six autres fonctions sont passées au crible : RRH, comp & ben, responsable recrutement, responsable formation et développement, responsable paie et responsable des relations sociales. Avec un focus sur les primes et bonus.  

Salariés des ressources humaines, êtes-vous bien payés ? L’étude exclusive d’
Entreprise & Carrières sur les rémunérations de la fonction RH réalisée par Towers Watson est l’occasion de le vérifier. Les rémunérations globales des DRH, RRH, comp & ben, responsables recrutement, responsables formation et développement, responsables paie et responsables des relations sociales sont disséquées en fonction des niveaux d’expérience, et, pour les DRH, selon la taille de l’entité dans laquelle ils travaillent.

DRH, un poste stratégique
Tout en haut de la hiérarchie se trouve, bien sûr, le DRH. S’il travaille dans une grande entité, son salaire médian est de 210 000 euros par an. Dans une entité moyenne, il perçoit 150 000 euros. À noter que les très grandes entreprises n’entrent pas dans le périmètre de notre étude.
Ce qui le situe, comme l’année dernière, au-dessus du directeur juridique, mais bien en dessous du directeur marketing et au coude-à-coude avec le directeur financier (voir graphe ci-contre). « Le directeur marketing ramène de l’argent, il est donc logique qu’il soit mieux payé, commente Jean-Vincent Ichard, responsable du département enquêtes de rémunération chez Towers Watson. Quant au directeur juridique, il est rarement au codir. » L’écart de salaire entre le DRH et le directeur financier (6 %) n’étant pas significatif, on peut considérer qu’ils gagnent à peu près la même chose.
 
À l’aune de son salaire et de son bonus (lire p. 8), le DRH tient donc son rang, justifiant ainsi que son poste soit qualifié de « stratégique ». « En général, les chefs d’entreprise évitent qu’il y ait des écarts de salaires trop importants entre les membres du codir », explique Jean-Paul Vermès, président du cabinet de conseil en recherche de cadres et de dirigeants VMS France. En outre, « le poste de DRH est de plus en plus souvent ouvert à des opérationnels, tandis que des postes opérationnels le sont à des DRH, constate Frédérique Chenevier, directrice conseil RH et rémunérations chez Towers Watson France. Ce décloisonnement contribue à la cohérence des salaires qui, elle-même, favorise la mobilité entre fonctions ». Notons cependant que, d’une année sur l’autre, le salaire du DRH a progressé un peu moins vite que celui de ses collègues. « Le mouvement de rattrapage du DRH est-il en train de se terminer ? », s’interroge Jean-Vincent Ichard.
 
Le comp & ben, un profil rare et donc demandé
Les responsables rémunérations et avantages sociaux arrivent en deuxième position dans la hiérarchie des salaires : 81 000 euros pour un spécialiste ayant douze ans d’expérience. Il gagne un peu plus que le responsable des relations sociales (77 000 euros pour le même profil). L’un comme l’autre ont la possibilité d’agir sur la masse salariale. Le comp & benla pilote, le responsable des relations sociales la réduit lorsqu’il s’occupe d’une restructuration. « Ce sont des experts sur lesquels le DRH s’appuie, notamment pour piloter les coûts », analyse Jean-Vincent Ichard. Ce qui explique leur position dans la hiérarchie de la fonction RH. Toutefois, d’une année sur l’autre – pour autant qu’on puisse comparer –, le comp & benconnaît une plus forte progression que ses collègues. « Il y a une forte demande pour ces profils, par ailleurs rares, dont certains viennent de la finance », explique Jean-Vincent Ichard.
 
Le responsable formation et développement arrive juste après celui des relations sociales (76 900 euros). Sous le même intitulé se trouvent en fait deux fonctions. D’un côté, le responsable de formation, qui recueille les besoins, référence des formations et s’occupe des relations avec les Opca. Il s’agit donc d’un poste relativement administratif, moins bien rémunéré que celui du responsable du développement. Dès lors que ce dernier a en charge les carrières des hauts potentiels, « ça commence à payer », selon Jean-Vincent Ichard.

Recrutement et RRH
Les responsables recrutement et les RRH se situent vers le bas de l’échelle à peu près au même salaire (74 000 euros). « L’expertise en recrutement est plutôt en dehors de l’entreprise aujourd’hui, dans les cabinets de recrutement, constate Jean-Vincent Ichard. Le rôle du recruteur interne est plutôt dans l’analyse du besoin des managers et l’arbitrage entre les différentes possibilités de sourcing.
 
In fine,le choix du candidat reste souvent à la main du manager. » Sans compter que les recrutements externes sont rares en ce moment. Quant au RRH, son salaire médian rend mal compte d’un poste très diversifié, « qui va du travail quasiment prescrit au mini-DRH de site », relève Frédérique Chenevier.
Le responsable paie ferme la marche avec 43 000 euros. En général, il s’agit de postes non cadres.
 
MÉTHODOLOGIE
– L’étude a été réalisée à partir de la base de données de Towers Watson, sur un échantillon de 7 091 salariés occupant, en 2014, une fonction RH dans 552 entreprises.
– La rémunération monétaire inclut le salaire de base 2014, le variable individuel versé au titre de 2013, l’intéressement et la participation au titre de 2013.
– 
Grande entité :
chiffre d’affaires compris entre 1 et 2 milliards d’euros ; effectif compris entre 1 500 et 4 000 collaborateurs.
– 
Entité moyenne :
chiffre d’affaires compris entre 500 millions et 1 milliard d’euros ; effectif compris entre 500 et 1 500 collaborateurs.
– 
Confirmé :
à partir de sept ans d’expérience professionnelle.
– 
Spécialiste :
plus de douze ans d’expérience.
– 
Manager :
encadrement d’une équipe d’au moins trois personnes.


 

Les bonus dans la fonction RH

 

    2014        
Fonction Seniorité 1er quartile Médiane 3ème quartile Eligibilité à une rémunération variable individuelle Bonus cible médian
(% du salaire de base)
Taux de paiement des variables  
RRH Confirmé 48 499 57 883 68 729 67,6% 10,0% 94%  
Spécialiste 62 849 73 819 88 473 81,7% 10,0% 92%  
Manager 84 701 96 041 108 929 93,8% 14,7% 100%  
Rémunération & avantages sociaux Confirmé 51 595 59 967 70 559 69,7% 10,0% 108%  
Spécialiste 70 500 81 000 96 500 82,1% 10,0% 96%  
Manager 88 734 94 991 111 802 94,7% 15,0% 91%  
Recrutement Confirmé 48 478 54 578 63 800 83,3% 10,0% 97%  
Spécialiste 62 830 73 918 82 817 85,7% 10,0% 98%  
Manager 87 422 104 906 120 642 100,0% 15,0% 81%  
Formation et développement Confirmé 54 049 63 211 72 875 81,5% 10,0% 96%  
Spécialiste 65 000 76 982 92 114 84,4% 12,0% 93%  
Manager 82 260 96 815 111 028 96,0% 12,0% 99%  
Paie Confirmé 34 992 38 805 42 335 44,9% 6,0% 93%  
Spécialiste 33 415 43 132 49 265 37,4% 5,8% 99%  
Manager 60 062 65 876 76 258 66,7% 10,0% 87%  
Relations sociales Confirmé 51 235 60 128 68 841 68,4% 9,4% 98%  
Spécialiste 64 974 77 024 92 601 75,9% 10,0% 92%  
Manager 79 689 94 033 114 133 85,7% 12,3% 98%  
                 
DRH Grande entité:   180 000 210 000 265 000 >95% 27% 89%  
DRH entité moyenne   130 000 150 000 180 000 >95% 20% 100%  


Auteur

  • Emmanuel Franck