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Les négociations salariales s'avèrent tendues chez Safran

Liaisons Sociales Magazine | Salaires | publié le : 13.03.2015 | Emmanuelle Souffi

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Le groupe aéronautique, qui a enregistré des résultats record en 2014, connait des tensions sociales. En cause, des propositions de revalorisations salariales jugées trop faibles.

Décidément, les négociations salariales sont cette année bien agitées ! Même dans les entreprises réputées pour leur politique de rémunération généreuse. En témoignent les débrayages du jeudi 12 mars chez Safran : un quart des salariés de l'équipementier aéronautique, d'après les calculs des syndicats, ont cessé le travail au moins une heure pour dire leur courroux face aux propositions de la direction.

Selon la dernière mouture du projet d'accord, l’enveloppe globale des revalorisations atteindrait 1 à 1,5 % de la masse salariale, alors que les syndicats souhaitent que l’effort financier atteigne 2 %. Chez les non-cadres, le budget dédié aux augmentations générales se limite à 0,35 %, soit moins que l'inflation.

Des propositions inacceptables pour les organisations syndicales. « Pour compenser, la direction a décidé d’accorder un supplément à l’accord de participation de 1,25 % de la masse salariale mais sans discussion. Avec des budgets plus serrés, la sélectivité va être plus grande. Or, tous les ans, près de 5 % des ingénieurs et cadres ne sont pas augmentés », pointe Stéphane Garyga, coordinateur de la CFE-CGC du groupe.

Juteux contrat

Une population que les syndicats n'entendent pas délaisser, Safran employant majoritairement des cols blancs. « Comme le budget diminue d’un tiers, un tiers des ingénieurs et cadres n’auront rien cette année, regrette le syndicaliste. Du coup, le ratio entre leur salaire et celui des ouvriers et techniciens diminue. On assiste à un tassement de la grille des rémunérations. »

La signature récente d’un juteux contrat avec l’Egypte pour la vente d'avions de chasse Rafale aiguise les appétits, notamment chez le motoriste Snecma. Tout comme les résultats record enregistrés par le groupe industriel en 2014. Le chiffre d'affaires s’établit ainsi à 15,355 milliards d’euros, en hausse de 6,9 %. Le résultat net, lui, progresse de 4,6 % -

Pour faire face à son fort développement, l’équipementier, qui emploie 69000 salariés, a ouvert pas moins de sept usines depuis 2010 et créé près de 6600 emplois net. Il investit aussi près de deux milliards d’euros en recherche et développement chaque année. Une dynamique dont ses troupes françaises aimeraient bien profiter...

Auteur

  • Emmanuelle Souffi