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Le désengagement guette les cadres

Liaisons Sociales Magazine | Salaires | publié le : 12.01.2015 | Manuel Jardinaud

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Entre stagnation des salaires et baisse des bonus, les cadres ont mangé leur pain blanc. Ils vivent de plus en plus mal ce manque de reconnaissance. Sans oser se plaindre, mais en s’impliquant moins.

«Une résignation qui se transforme parfois en frustration.» Quand il évoque la question ­salariale chez Alcatel-Lucent, Fabrice Lattard fait montre d’une lucidité qui confine au pessimisme. Ce manager historique du groupe de technologie des communications résume l’état d’esprit de ses collègues face à une politique devenue, selon lui, «une logique de management».

De fait, selon une étude de la CFE-CGC rendue publique en mars dernier, 2008 est la dernière année « où les salariés ­d’Alcatel-Lucent ont pu bénéficier d’une augmentation normale et d’un bonus normal ». Au total, le syndicat juge que les ca­dres, selon leur échelon, ont perdu entre 11 et 15 % de pouvoir d’achat depuis l’année 2009. Revenu sur le devant de la scène politique, le sujet de la modération des ­rémunérations – voire de leur gel pur et simple – fait déjà partie du quotidien de nombre de cadres.

«On a mangé notre pain blanc», dit simplement Anna *, cadre chez Sanofi depuis vingt ans, dont la dernière augmentation, en 2013, atteignait un modeste 50 euros brut par mois. Cette population, diplômée, initialement promise à une progression régulière de carrière et de revenus, doit aujourd’hui se satisfaire de saupoudrages, parfois très ­légers. Ce dont témoignent les chiffres d’Expectra (groupe Randstad). Le spécialiste de l’intérim des cadres évalue ainsi la hausse globale de leur salaire à seulement 0,9 % en 2014.

Auteur

  • Manuel Jardinaud