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L'actionnariat salarié : un dispositif hautement fédérateur

Entreprise & Carrières | Salaires | publié le : 04.06.2015 | Hélène Truffaut

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En dépit d’une augmentation de la pression sociale et fiscale, la France demeure le premier foyer de l’actionnariat salarié européen. Les plans collectifs sont l’occasion de parler stratégie en embarquant toutes les salariés dans l’aventure.

En mars dernier, la Fédération européenne de l’actionnariat salarié (FEAS) tirait la sonnette d’alarme, 2014 ayant marqué la 3e année consécutive de baisse du nombre d’actionnaires salariés en Europe (lire Entreprise & Carrières n° 1231). Une population rabotée, depuis 2011, d’un demi-million de personnes (– 8 %) en Europe continentale. Alors que, dans le même temps, la Grande Bretagne qui mène depuis 2012 une politique très incitative en la matière, gagnait 200 000 salariés actionnaires supplémentaires (+ 8 %).
 
Pour Marc Mathieu, secrétaire général de la FEAS, cette situation globalement préoccupante découle précisément d’une série de « choix politiques négatifs » pris juste après la crise « pour des raisons strictement budgétaires ». En France, on fustige la création, puis les hausses successives du forfait social, qui ont plombé l’abondement des entreprises dans les plans d’actionnariat collectif, ainsi que le durcissement du régime fiscal et social des attributions gratuites d’actions (AGA). À quoi s’est ajoutée l’ordonnance du 20 août dernier, qui supprime l’obligation faite à l’État de réserver 10 % des titres aux salariés des entreprises publiques en cas de cession de capital.
 
Le projet de loi Macron promet au moins de redonner des couleurs aux AGA. Ce dont se réjouit Philippe Bernheim, secrétaire général de la Fédération française des associations d’actionnaires salariés et anciens salariés (FAS), pourtant loin de se satisfaire des dispositions du texte relatives à l’actionnariat salarié (lire p. 26).
 
L’exemple français Pour l’heure, même si l’Hexagone suit la tendance européenne, avec un taux de démocratisation en baisse passé de 50 % en 2011 à 44,4 % l’année dernière, il demeure – et de loin – le pays le plus avancé sur le plan de l’actionnariat salarié collectif (proposé à l’ensemble de l’effectif, au moins sur le territoire). Selon la dernière étude sur le sujet dans les entreprises cotées réalisée par la société de conseil et de gestion spécialisée Eres et publiée le 12 mai, la France regroupe, en 2014, 40 % (3,3 millions) des salariés actionnaires européens, qui se partagent 30 % – soit 82,7 milliards d’euros (contre 67,4 milliards d’euros en 2013) – du total de la capitalisation détenue.

Auteur

  • Hélène Truffaut