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Des primes au mérite aux effets ambivalents

Liaisons Sociales Magazine | Salaires | publié le : 19.05.2016 | Nathalie Tissot

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Certaines villes instaurent des gratifications pour récompenser leurs agents les plus méritants ou les plus assidus. Et lutter contre la démotivation et l’absentéisme. Des outils difficiles à mettre en place et dont l’efficacité reste à prouver.

« Quelques dizaines d’euros par mois, ça compte pour un agent de caté­gorie C ! » François Élie, l’adjoint au maire d’Angoulême (Les Républicains) chargé du personnel, aime à vanter son projet de réforme des rémunérations. Pour insuffler davantage d’équité chez les fonctionnaires de la commune, il compte instaurer une prime au mérite, composée d’une part individuelle, variable selon l’investissement personnel des uns et des autres, et d’une part collective, fonction de la réussite des différents services. « Certains travaillent plus que d’autres et estiment injuste de toucher le même salaire », explique l’ancien professeur de philosophie.

Au total, près de 1 200 agents seraient concernés par ce bonus mensuel. Pour en bénéficier, ils pourraient être évalués, notamment lors de l’entretien annuel, sur leur manière de servir, leur travail en équipe, leurs compétences et leur capacité à transmettre. Mais l’élu laisse la porte ouverte à d’autres formes d’appréciations. « Ce sont toujours les supérieurs qui notent leurs subordonnés. Pourquoi ne pas imaginer que les employés notent aussi leur chef ou leurs collègues », avance-t-il. L’idée risquant de déplaire aux syndicats, l’adjoint se laisse du temps : rien n’entrera en vigueur avant janvier 2017.

Un calendrier plutôt sage. À Suresnes, il a fallu six mois de négociations avant la mise en place de la mesure. Depuis avril, les agents de cette municipalité des Hauts-de-Seine peuvent ainsi percevoir une prime au mérite, dont le montant dépend de leur évaluation selon six niveaux allant de « très insuffisant » à « exceptionnel ». Un classement déterminé pour l’essentiel à l’issue de l’entretien annuel qu’ils ont passé cinq mois plus tôt. « Pour beaucoup, tout ce qui peut mettre un peu de beurre dans les épinards est bon à prendre », glisse l’un des fonctionnaires, interrogé sur place. Un commentaire qui n’a pas valeur de sondage : ici, la loi du silence règne…

Auteur

  • Nathalie Tissot