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Avantages sociaux : des « à-côtés » substantiels

Entreprise & Carrières | Salaires | publié le : 10.12.2015 | Hélène Truffaut

Selon la 4e enquête d’Aon France sur le sujet, le package d’avantages sociaux représente, selon les catégories de salariés, entre 30 % et 38 % du salaire annuel net.  

Pas étonnant que les candidats à l’embauche se montrent de plus en plus intéressés par les « petits » à-côtés proposés par les entreprises. Selon la 4e enquête* du cabinet Aon sur le sujet dévoilée le 8 décembre, l’ensemble des avantages sociaux représente en effet un tiers de la rémunération annuelle nette d’un salarié – 30 % pour les non-cadres, 33 % pour les cadres (lire l'infographie ci-dessous).

Des avantages dont la part croissante atteste de « la tendance à l’optimisation fiscale et sociale du package de rémunération », à l’heure où la modération salariale est de mise, souligne Marc Salameh, responsable de l’activité avantages sociaux chez Aon Hewitt.

Poste le plus important, l’épargne salariale (participation, intéressement et abondement) constitue entre 65 % et 68 % de la valeur de ces avantages (et entre 20 % et 25 % de la rémunération annuelle nette). À eux seuls, la participation et l’intéressement – qui concernent respectivement 98 % et 77 % des entreprises de l’échantillon –, comptent en moyenne pour 11,25 % de la rémunération annuelle. Sans parler des exonérations fiscales en cas de versement sur le plan d’épargne entreprise (PEE).

La retraite en 2e position Le taux d’équipement en PEE atteint 98 %, et 62 % des salariés couverts adhérent effectivement au dispositif qui, pour certains, « constitue la 1ere source d’épargne », précise Marc Salameh. 44 % des PEE prévoient un abondement, principalement sur les versements volontaires (85 %) et l’intéressement (71 %). Un versement employeur qui, dans les faits, n’atteint que 831 euros par salarié et par an, le plafond théorique moyen (négocié dans l’accord) s’élevant à 1 228 euros.

 

La retraite supplémentaire, hors régimes à prestations définies, occupe le 2e poste du package d’avantages sociaux, devant la protection sociale (frais de santé et prévoyance) qui demeure l’avantage le plus visible et le plus enraciné dans le quotidien des salariés. Dans le détail, 45 % des entreprises interrogées ont mis en place un article 83, 55 % de ces régimes, dont le financement est très largement supporté par l’entreprise, étant destinées aux cadres et aux cadres dirigeants (22 % aux seuls cadres dirigeants).

Ouverture à toutes les catégories de personnel Selon Aon, la tendance est cependant à l’ouverture à toutes les catégories de personnel. Et les nouvelles dispositions concernant les catégories objectives (la catégorie cadres dirigeants n’est plus admise) laisse présager une future mise en conformité : fermeture, ou extension a minima à l’ensemble des cadres.

Quoi qu’il en soit, la grande majorité des entreprises interrogées (90 %) retiennent l’ensemble du salaire comme assiette de référence pour les taux de cotisations, qui sont, dans l’ensemble, plus faibles sur la tranche A du salaire. Le taux global est en moyenne de 2,7 % lorsque le dispositif concerne l’ensemble du personnel ou les cadres. À noter que 65 % des contrats proposent une gestion pilotée, devenue incontournable avec la baisse de rendement des fonds en euros.

Antidote au passif social des CET Le Perco, lui, est présent dans 46 % des entreprises de l’échantillon, 7 % ayant un projet de mise en place. 87 % de ces dispositifs prévoient un abondement, dont 5 % un abondement d’amorçage. En moyenne, les répondants n’ont réellement versé que 492 euros par salarié et par an, pour un plafond théorique s’élevant à 1 284 euros.

Ce véhicule retraite apparaît également comme le meilleur antidote au passif social des comptes épargne-temps (CET), dispositif dont se sont dotés 67 % des répondants (6 % l’annonçant en projet). Ainsi, 77 % des CET permettent les transferts de jours monétisés vers le Perco, contre 11 % seulement vers l’article 83.

Avantages spécifiques pour les seniors Nouveauté cette année : l’enquête s’est intéressée aux mesures d’accompagnement pour les salariés seniors. Près de la moitié des entreprises proposent en effet des avantages spécifiques et, parmi celles-ci, 62 % ont opté pour du temps partiel aidé, 72 % proposant des sessions de formation ou d’information à la retraite. Parmi les sujets qui montent, selon Aon : l’aide à la liquidation des diverses retraites (39 %) et l’aide au rachat de trimestres (15 %).

*Avantages sociaux : pratiques des entreprises : enquête menée en juin et juillet 2015 auprès de 115 entreprises de toutes tailles (52 % ont moins de 2000 collaborateurs) et de tous secteurs d’activité, représentant plus de 1,2 million de salariés.

Auteur

  • Hélène Truffaut