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Quelles pistes pour accroître le recours au CEP ?

Marché de l'emploi | publié le : 28.09.2022 | Judith Chetrit

Woman walking up career ladder

Quatre ans après son déploiement auprès des actifs occupés, le conseil en évolution professionnelle (CEP) fait encore face à un déficit de notoriété, tant auprès des salariés que des entreprises. Lors du lancement de la troisième édition des semaines de l’évolution professionnelle (qui se tiendront du 10 au 21 octobre), chaque partie prenante (Apec, France Compétences, prestataires régionaux, ministère) y est allée de son commentaire pour expliquer ce faible recours, en dépit d’un alignement de sondages tous plus prometteurs les uns que les autres sur les souhaits d’évolution professionnelle.

D’après une étude conduite par l’Apec en 2022, près de 43 % des cadres connaissaient le conseil en évolution professionnelle, contre 37 % de personnes en 2021. C’est moitié moins que la popularité du CPF, mais “nous sommes en progrès”, avance Stéphane Rémy, sous-directeur des politiques de formation au ministère du Travail. “Le maillage territorial est déjà la première réponse pour mieux informer”. Ni protocole, ni procédure, le CEP se prête à une multitude de formes et d’usages.

Certes, avec quelque 90 000 bénéficiaires au premier semestre 2022 et une augmentation de 13 % par rapport à l’an passé, le dispositif, piloté par France Compétences, poursuit son déploiement, fragilisé par la crise sanitaire. À l’aube d’un nouveau marché public qui renouvellera peut-être la quinzaine d’opérateurs régionaux mandatés à partir de janvier 2023, la ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean a rappelé qu’il fallait encore mieux communiquer sur sa gratuité et ses objectifs. Ceux-ci vont au-delà de la préparation d’un projet de reconversion professionnelle à laquelle il a parfois été identifié et donc réduit : le choix d’une bonne formation, des questionnements sur l’usage du compte privé de formation, la sécurisation de choix sur le maintien dans l’emploi, la prévention d’une rupture d’une formation longue, la diffusion d’information sur les métiers en tension. C’est pourquoi, sur ce dernier point, que certaines branches professionnelles et Opco, comme l’Opco santé, explique s’être rapproché d’opérateurs du CEP pour apporter plus d’informations sur leurs métiers, dont trois figurent dans le top 10 des plus recherchés actuellement en France.

Selon Max Roche, le président (Medef) de Certif pro, ce plus grand déploiement doit aussi passer par le canal des employeurs qui doivent comprendre que ce service est “un atout pour faciliter la mobilité interne et le développement des compétences, aider des situations d’insatisfaction au travail ou mieux mobiliser les salariés dans des besoins en reconversion”. En théorie, les entreprises doivent mentionner le CEP à chaque entretien professionnel, mais la pratique est loin d’être effective. À l’Apec, le directeur Gilles Gateau, signale qu’un chantier a été lancé auprès des conseillers internes en évolution professionnelle pour inclure de façon systématique les enjeux de la transition énergétique et écologique dans leur accompagnement. En tant que premiers aiguilleurs, les conseillers en évolution professionnelle ne doivent pas pour autant devenir une “machine administrative”, alerte Stéphane Lardy, à la tête de France Compétences qui conduit actuellement une évaluation sur les trajectoires des bénéficiaires.

Auteur

  • Judith Chetrit