Le dernier baromètre de Sage consacré aux PME montre que leur comportement évolue face à un environnement en pleine mutation. Le premier point saillant concerne la vision de l’avenir. La guerre en Ukraine a refroidi l’enthousiasme né de la reprise forte de l’activité consécutive à l’accalmie sur le front sanitaire. Alors que 69 % des dirigeants de PME se déclaraient confiants dans l’avenir début mars, ils ne sont plus que 60 % début avril. Le conflit a en effet des répercussions en chaîne sur le coût des matières premières, sur leur disponibilité et sur la fluidité des chaînes logistiques. En mars, près de huit dirigeants de PME sur dix indiquaient être touchés par la hausse du coût des énergies (pétrole et gaz). Plus préoccupant encore, un tiers des PME estiment que la crise géopolitique actuelle va impacter frontalement ses investissements sur les douze prochains mois. L’inflation va-t-elle décimer les PME ? L’étude note qu’en décembre 2021, une PME sur dix à l’international, affirmait déjà craindre la faillite durant les douze mois suivants.
À une conjoncture soudain assombrie s’ajoute le reliquat des difficultés suscitées par la crise sanitaire, qui pèsent toujours sur l’activité. Plus d’un quart des PME françaises (26 %), soit malgré tout beaucoup moins que les PME à l’international (34 %), estiment en effet que les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 continuent de les empêcher de mener à bien leurs activités. Pour autant, cette crise aura aussi porté des fruits. La contrainte a en effet permis d’accélérer la digitalisation des entreprises, désormais considérée comme un levier de croissance décisif pour les PME qui le reconnaissent d’ailleurs volontiers : plus de six sur dix (63 %) estiment que la pandémie a fait évoluer fortement leur rapport aux technologies et leur usage dans la conduite de leurs activités. Avec des avantages déjà très perceptibles pour les dirigeants : près d’un tiers d'entre eux (31 %) estiment que cette adoption d’outils a permis des gains de temps, mais aussi une meilleure profitabilité (29 %), une amélioration des relations avec les clients (29 %) et une diversification des offres (26 %). Cette tendance était si bien ancrée que, avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, plus de la moitié des PME (51 %) s’apprêtaient à augmenter leurs investissements technologiques en 2022. L’état d’anxiété des dirigeants de PME est tel qu’une majorité d’entre eux souhaite que les pouvoirs publics continuent à les soutenir.
