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L'intérim demande la sanctuarisation de sa contribution formation spécifique

Marché de l'emploi | publié le : 14.09.2021 | Benjamin d’Alguerre

Avis de tempête sur les fonds de la formation du secteur de l’intérim. Avec le transfert de la collecte des contributions formation des Opco aux Urssaf le 1er janvier prochain, le travail temporaire pourrait bien perdre des plumes. En l’occurrence les 48 millions d’euros dont la branche encaisse chaque année au titre d’une contribution exceptionnelle égale à 0,3 % de la masse salariale de ses entreprises adhérentes, qui vient s’ajouter au 1 % légal. Cette contribution particulière, qui aurait pu disparaître à l’occasion de la réforme de la formation professionnelle de 2018, a finalement été maintenue au vu des énormes besoins de qualification du secteur de l’intérim qui se sert notamment de cette ressource pour financer ces deux outils de formation et de certification que sont le contrat d’insertion professionnelle intérimaire (CIPI) et le contrat de développement professionnel intérimaire (CDPI), qui permettent à plusieurs milliers de travailleurs temporaires de muscler chaque année leur employabilité durable.

Problème, avec un nouveau système de collecte piloté par les Urssaf, cette contribution – légale, mais gérée comme une conventionnelle – a toutes les chances de se retrouver dans le « circuit général » géré par France Compétences et répartie à égalité entre tous les Opco sans tenir compte des spécificités de l’intérim en matière de formation. « Nous avons besoin d’une sanctuarisation de ce 0,3 % afin qu’il reste géré par Akto, notre opérateur de compétences et continue de bénéficier à la branche », explique Gilles Lafont, le président de Prism’Emploi, la fédération patronale du secteur du travail temporaire. Outre la perte de ressources qui pourrait découler de cette dissolution du 0,3 % dans le pot commun de France Compétences, la branche redoute que sa disparition n’entraîne des difficultés pour contracter des partenariats avec d’autres acteurs publics comme Pôle emploi. « Du fait de son statut légal particulier, cette contribution pouvait financer des opérations réalisées avec des partenaires publics, comme privés. En restreignant notre champ d’intervention, elle diminuerait le nombre de bénéficiaires de ces opérations », alerte Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism’Emploi.

Pour le travail temporaire, la dilution de cette contribution constituerait ne mauvaise affaire alors que le recours des entreprises au travail temporaire a redémarré 2021, après une année 2020 marquée par un arrêt brutal des activités intérimaires de près de 75 %. Selon le baromètre de l'emploi intérimaire présenté le 14 septembre par Prism'Emploi, quelque 728.590 travailleurs temporaires ont été employés sur les sept premiers mois de 2021, soit un retour prometteur au niveau de 2017.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre