Selon le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD), un institut spécialisé dans les RH, et la société Adecco, les employeurs britanniques ont l'intention d'embaucher à un rythme inédit depuis huit ans, à mesure que les dernières restrictions liées à la pandémie de Covid-19 sont levées, en particulier dans le commerce de détail et l'hôtellerie. Mais alors qu'ils s'appuyaient en partie sur une main-d'oeuvre étrangère, et notamment européenne, celle-ci est partie, sous l'effet de la crise sanitaire et du Brexit. Ainsi, le site web Adzuna, qui met en relation employeurs et candidats, a noté que près d'un million de postes sont actuellement offerts (soit 18 % de plus qu'il y a six semaines), en particulier dans l'hôtellerie, la restauration, l'événementiel et les loisirs, mais que les candidatures venant de l'étranger sont en forte baisse. Sur le site, le nombre de recherches d'emploi provenant de candidats d'Europe continentale ou d'Amérique du Nord a été divisé par deux (un recul de 250.000 demandes) depuis février 2020. Le recul est particulièrement marqué pour des postes peu qualifiés dans les services. Et certaines villes affichent une proportion qui va jusqu'à 20 postes pour un candidat... Personne, apparemment, ne veut aller travailler à Manchester, Cambridge ou Oxford... Au point que les employeurs s'inquiètent et préviennent que la reprise économique pourrait dérailler, d'autant qu'environ 1,3 million de travailleurs étrangers ont quitté le Royaume-Uni depuis la fin 2019. De nombreux salariés étrangers, échaudés par les hauts et les bas, en particulier dans l'hôtellerie et la restauration, en raison des ouvertures et fermetures du secteur ces derniers mois, sur fond de pandémie, cherchent à trouver des postes plus stables et plus sûrs.