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Le secteur de l'intérim demande un assouplissement des règles du travail temporaire

Marché de l'emploi | publié le : 11.02.2021 | Benjamin d'Alguerre

Fléchissement en début d’année, effondrement en mars, reprise timide à l’été, redécrochage en fin d’année... le cycle de la crise sanitaire et des confinements aura lourdement pesé sur le secteur de l’intérim qui a terminé l’année dans le rouge avec 185.000 emplois en équivalent temps plein détruits et une activité générale en baisse de 23,7% par rapport à 2019. BTP, commerce, industrie, services : l’écroulement a été quasi-total, exceptions faites du transport et de la logistique, portés par le développement du commerce en ligne.

« Le bilan est très mauvais : la crise a complément oblitéré la croissance enregistrée entre 2016 et 2019, nous ramenant au niveau de 2015 », soupire Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism’Emploi, la fédération patronale du secteur. Difficile dans ces conditions de dresser une perspective 2021 au vu de l’incertitude sur le plan économique.

Pour autant, le secteur du travail temporaire fait figure de grand oublié du plan de relance gouvernemental. Et ce, malgré l’intensité de son dialogue social en 2020 et dans les premières semaines de 2021, ses dix accords signés (dont ceux, emblématiques, sur la GPEC et la Pro-A mobilisant les divers fonds de soutien à la formation du secteur, ainsi que l’Opco Akto en vue du financement d’importants plans de reconversion des intérimaires les plus éloignés de l’emploi) et la signature du cent-millième contrat à durée indéterminée intérimaire (CDII). « L’intérim est toujours exclu des dispositifs comme la Garantie Jeunes ou l’aide à l’embauche des moins de 26 ans », constate Gilles Lafon, président de Prism’Emploi.

Pourtant, la branche estime y avoir toute sa place et, à cet effet, réclame plusieurs assouplissements au statut actuel de l’intérim comme les restrictions en matière d’accès à la médecine du travail des salariés intérimaires, la suppression du délai de carence qui oblige le travailleur temporaire à repasser par Pôle emploi entre deux missions, la diminution du coût du travail intérimaire placé en concurrence avec les salariés des plateformes, ou l’exclusion des employeurs temporaires du futur système de bonus-malus sur les cotisations d’assurance-chômage, toujours en discussion entre le ministère du Travail et les partenaires sociaux.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre