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Le premier emploi, trop souvent une plongée dans l’inconnu

Marché de l'emploi | publié le : 04.04.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Sur le front du premier emploi, le taux de départs durant la première année marque une légère baisse. Entre 2020 et 2022, il passe de 46 % à 42 %… Fournie par l’étude « Observatoire National du Premier Emploi - Ipsos pour My Job Glasses - Mars 2022 », menée du 27 janvier au 9 février 2022 auprès d'un panel représentatif de 1 507 jeunes français (âgés de 18 à 30 ans), cette donnée illustre une fois de plus les difficultés que ressentent les jeunes arrivant sur le marché de l’emploi. Difficultés qu’ils devinent avant même leur insertion, puisque 51 % considèrent que « trouver un premier emploi sera difficile ». De même, plus de quatre sur dix (43 %) se disent « mal préparés » à la recherche d’un premier emploi.

L’étude pointe un autre facteur qui donne à réfléchir : alors que près de quatre étudiants sur dix (39 %) ont parié sur les stages et l’alternance pour trouver un emploi, à peine deux sur dix (19 %) ont obtenu leur premier poste par ces voies. Les auteurs de l’étude en viennent à s’interroger sur les politiques menées par ces entreprises, puisque ces stages et alternances sont autant de périodes de formation dont vont profiter leurs... concurrentes. Les difficultés sont accrues pour ceux qui n’ont pas d’idées précises du métier qu’ils souhaitent exercer. Or, ils représentent un tiers (34 %) des jeunes de 18 à 30 ans. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que près de la moitié d’entre eux aient choisi leur activité par hasard (27 %) ou par nécessité (22 %), circonstances qui ne favorisent guère la fidélisation.

Plus préoccupant encore, s’ils avaient la possibilité de revenir sur leurs choix, près d’un tiers des jeunes âgés de 18 à 30 ans (30 %) choisiraient un autre métier pour leur premier emploi. Ils sont presque aussi nombreux (28 %) à indiquer qu’ils ne postuleraient pas à nouveau dans l’entreprise de leur premier emploi. Sans surprise, ils sont très nombreux, plus de sept sur dix (71 %), à regretter ne pas avoir pu rencontrer des professionnels durant leur formation pour mûrir leur choix. Pour ceux qui ont pu le faire, soit 20 % des jeunes seulement, l’étude note que le niveau de satisfaction à l’égard du premier emploi est supérieur de 24 points. L’étude relève par ailleurs les difficultés que doivent surmonter les jeunes n’ayant rencontré aucun professionnel durant leur formation : près de quatre sur dix (39 %) ne savent pas vers qui se tourner ; un tiers (33 %) n’ont jamais pensé à cette piste ; un quart (26 %) ne savaient pas comment les contacter ; presque autant (25 %) estimaient manquer de légitimité dans une telle démarche et un quart (25 %) affirmaient ne pas savoir quelles questions poser.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins