Les tensions sur l’emploi continuent de s’accroître. Au troisième trimestre 2022, la Dares recensait 373.100 emplois vacants, soit une hausse de 3% par rapport au trimestre précédent. Cette augmentation est surtout portée par le secteur des services, avec une envolée des emplois non pourvus de +7% dans le tertiaire marchand et de +5% dans le tertiaire non marchand. L’industrie, en revanche, retrouve des couleurs sur le front de l’emploi puisque les postes non pourvus y reculent de 10%. C’est, dans une moindre mesure, le cas aussi dans la construction avec une baisse de 3%.
Pour autant, l’heure de sabrer le champagne en espérant un recul net des métiers en tension n’est pas encore venue. Par rapport à la situation prévalant avant la crise sanitaire, le nombre d’emplois vacants augmente fortement (+77% par rapport au 4e trimestre 2019) et de façon généralisée dans tous les grands secteurs: +84% dans le tertiaire non marchand, +79% dans l’industrie, +77% dans le tertiaire marchand et +53% dans la construction.
Pour lutter contre ces pénuries d’emplois, le Gouvernement a encouragé les branches professionnelles à travailler sur l’attractivité de leurs métiers, mais aussi à envisager des augmentations salariales. Un dernier objectif qui se heurte à l’inflation galopante. Côté entreprises, d'après l’enquête annuelle sur les négociations annuelles obligatoires du cabinet de conseil en rémunération et politique salariale People Base CBM, les hausses de salaire en 2023 ne devraient pas excéder 4,2%, soit environ 1,6 point en dessous de l’inflation. Pas de quoi inciter les demandeurs d’emploi à se positionner sur des emplois pénuriques, mais peu intéressants et mal rémunérés. D’autant qu’au jeu de la hausse générale des rémunérations, toutes les branches sont loin d’être bonnes joueuses. Olivier Dussopt, à l’occasion d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale le 14 novembre, indiquait que 84 d’entre elles n’avaient ouvert aucune négociation…
