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La création du service public de la VAE acté par le projet de loi plein-emploi

Marché de l'emploi | publié le : 06.10.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Elderly female hand holding hand of young caregiver at nursing h

La validation des acquis de l’expérience (VAE), dispositif créé en 2002 afin d’octroyer une certification professionnelle grâce à la reconnaissance d'une expérience, y compris bénévole, va-t-elle sortir de la marginalité dans laquelle elle semble stagner depuis 20 ans ? Le vote, dans la nuit du 5 octobre dernier, d'un amendement gouvernemental à l'article 4 du projet de loi « mesures d'urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein-emploi » va, en tout cas, dans le sens d'une démocratisation de la VAE.

Largement adopté (147 pour, 55 contre), l'article porté par la ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels Carole Grandjean entérine la création d’un « véritable service public de la VAE », dont la mise en chantier passera par la fondation d'un groupement d’intérêt public (GIP) reposant sur une plateforme numérique qui a vocation à devenir « un véritable guichet unique de la VAE » enfin débarrassé de la « logique administrative », avec des procédures allégées et plus rapides. Une première tentative de facilitation avait déjà été engagée à l'époque de la loi El Khomri faisant passer de trois ans à un seulement le temps d'expérience professionnelle nécessaire pour s'engager dans une démarche. 

Le texte initial du Gouvernement se focalisait initialement sur une extension de la VAE aux « proches aidants et aidants familiaux » afin qu’ils puissent accéder plus facilement aux métiers liés au grand âge, qui connaissent de grandes difficultés de recrutement. Nombre de députés, y compris de la majorité présidentielle, ont souhaité lui donné une plus vaste ampleur, d’ordre systémique, ce qui a été pris en compte.

Cependant, l'idée d'une VAE accélérée visant à répondre aux besoins de recrutement des structures sociales, médicales ou médico-sociales (profils d'aides à domicile ou d'auxiliaires de vie) ne rassure pas certains acteurs du secteur. À l'Union des employeurs de l'économie sociale et circulaire, qui compte dans ses rangs nombre d'établissements médico-sociaux à but non lucratif ou de structures d'aide à la personne, la nouvelle est accueillie tièdement. « Il va falloir regarder ça de près », note Hugues Vidor, président de l'union. « Sur le papier, le projet est tentant, mais attention à une formation très accélérée qui aboutirait à des diplômes bradés. Les personnes qui seront orientées vers ces métiers seront en contact avec un public en situation de dépendance. Il faudra être très vigilant quant au contenu des cursus. » 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins