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La CAE propose d'adosser l'activité partielle à un dispositif de bonus-malus

Marché de l'emploi | publié le : 15.03.2022 | Benjamin d'Alguerre

Activité partielle

L’État a-t-il bien fait de mettre les entreprises françaises sous perfusion financière pendant les deux ans de la crise Covid ? "Oui, mais", répond en substance le Conseil d’analyse économique (CAE) dans sa note sur les conséquences de la pandémie sur le marché du travail, dévoilée le 14 mars 2022. Auteurs de l’étude, les économistes Roland Rathelot (Crest-Ensae, Polytechnique) et François Fontaine (Panthéon-Sorbonne, École d’économie de Paris) pointent du doigt les effets d’aubaine et surtout le mauvais ciblage des prêts garantis par l’État et autres dispositifs d’activité partielle déployés pendant la période pandémique.

"Les informations recueillies durant notre étude montrent que, dans les secteurs non soumis à la fermeture administrative, les dispositifs d’activité partielle ont plutôt bénéficié aux entreprises les moins efficaces et les moins performantes, notamment si on définit l’efficacité d’une entreprise par sa valeur ajoutée par tête ou la stabilité de ses effectifs avant la crise. Cela interroge sur les conséquences du dispositif à long terme", explique Roland Rathelot. Faut-il réformer le système de l’activité partielle ? Oui, "en réfléchissant à l’adosser à un système de bonus-malus réformé, prenant directement en compte les dépenses d’assurance-chômage, et élargi à l’ensemble des secteurs et des entreprises et non plus aux seuls secteurs concernés actuellement", poursuit François Fontaine.

Côté PGE, en revanche, si la note déplore là encore un mauvais ciblage sur des entreprises peu performantes, ses auteurs ne s’inquiètent pas outre mesure du risque d’endettement des entreprises en cas de chocs futurs. Première raison : pour beaucoup d’entreprises, les prêts n’ont représenté que des réserves de sécurité dans lesquelles nombre d'entre elles n’ont pas eu besoin de puiser. Secundo, les conséquences sur l’emploi devraient être mesurées : "La hausse de l’endettement observée pendant la crise (et favorisée par les prêts garantis par l’État) ne représente pas une source d’inquiétude majeure sur le niveau de l’emploi et des salaires. On ne trouve pas de liens statistiques entre la montée de l’endettement des entreprises et la croissance de l’emploi dans le futur."

 

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre