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Emplois non pourvus : le contrôle des demandeurs d’emploi va s’accentuer

Marché de l'emploi | publié le : 17.10.2022 | Benjamin d'Alguerre

Le ministère du Travail vient d’annoncer la phase 2 de son plan pour la réduction des métiers en tension. Si des dispositifs d’aide à la formation des chômeurs et d’amélioration de la qualité de vie des entreprises afin de les rendre attractives sont à l’agenda, Olivier Dussopt souhaite parallèlement mettre la pression sur les chômeurs pour les guider vers les emplois non pourvus.

Alors que 60 % des entreprises indiquent faire face à des difficultés pour trouver de la main-d’œuvre, le Gouvernement engage la phase 2 de son plan de réduction des tensions de recrutement. La première avait été lancée à la mi-2021, au sortir de la crise pandémique lors du précédent mandat d’Emmanuel Macron. Budgétée à près d’1,4 milliard, cette première phase avait l’ambition de répondre aux quelque 800 000 offres d’emploi émanant des entreprises françaises qui avaient temporisé durant la séquence Covid-19 avant de lancer leurs recrutements. Concrètement, l’enveloppe débloquée par l’exécutif à l’époque avait permis le financement d’actions favorables aux reconversions professionnelles et à l’accompagnement des candidats – notamment les demandeurs d’emploi de longue durée et très longue durée – vers ces nouveaux emplois à pourvoir. Avec un peu plus d’un an de recul, le Gouvernement se félicite d’ailleurs pour ce programme de soutien : « Les résultats sont là : depuis le début de l’année 2022, Pôle emploi a pourvu 2,29 millions d’offres d’emploi, soit + 6,1 % par rapport à la même période de 2019. Les résultats s’observent également dans la baisse du chômage de longue durée : le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée a baissé de 280 000 depuis le lancement du plan (- 19 %) et le nombre de demandeurs d’emploi de très longue durée de 146 000 (- 19 %). Il est au plus bas depuis 2013 », indique le ministère du Travail dans son document de lancement de la phase 2.

Cette dernière – qui a déjà débuté le 14 octobre dernier par la mise en place d’actions spécifiques au secteur du transport – doit amplifier les efforts de l’État et de ses opérateurs. Notamment Pôle emploi, qui à l’occasion va se lancer dans une vaste expérimentation autour de « viviers de recrutement ». En clair, la constitution de groupes de 100 à 150 demandeurs d’emploi par agence, potentiellement intéressés par l’exercice de 23 métiers identifiés comme « en tension » (conducteurs routiers, aides-soignants…) disposant des compétences pour les exercer ou prêts à se former en peu de temps pour développer les compétences nécessaires. Autres dispositions visant à accélérer la mise en relation de chômeurs et d’entreprises en manque de bras : un renforcement des prestations de conseils en ressources humaines (PCRH) à destination des PME-TPE, qui avait été inauguré lors de la première phase du plan, et le développement de partenariats sectoriels entre le service public de l’emploi et les entreprises. Il s’agira essentiellement d’aider les employeurs en manque de personnel à améliorer la qualité de vie au travail dans leurs entreprises pour les rendre attractives. Des dispositions qui s’accompagneront également d’un contrôle renforcé des demandeurs d’emploi pour les convaincre d’accepter ces jobs non pourvus… 500 000 contrôles sont prévus en 2023, dont 60 à 70% sur des métiers en tension. L’illustration de la politique « des droits et des devoirs » des chômeurs adoptée par l’exécutif…

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre