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Emploi: les groupements d’employeurs, vivier de recrutement?

Marché de l'emploi | publié le : 08.12.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Emploi: les groupements d’employeurs, vivier de recrutement?

Emploi: les groupements d’employeurs, vivier de recrutement?

Crédit photo G. Lombardo/Adobe Stock

Les groupements d’employeurs (GE) peuvent-ils contribuer à résoudre la pénurie de main-d’œuvre? Créées en 1985, ces structures associatives ou coopératives mettent à la disposition des entreprises adhérentes des salariés du groupement. Les entreprises disposent ainsi d’une grande souplesse pour renforcer leurs équipes durant des périodes déterminées ou pour bénéficier de compétences spécifiques sans avoir à effectuer un recrutement. Déjà répandu dans le secteur agricole, ce mode de gestion de la main-d’œuvre fait déjà l’objet d’un suivi statistique. La Dares a mené une récente étude sur les GE actifs dans les autres secteurs. Ainsi, en 2021, ont été recensés 919 GE exerçant hors du secteur agricole, qui génèrent un volume d’emploi de 24.800 salariés répartis pour moitié dans des structures de moins de 10 salariés et, dans plus d’un cas sur dix, dans des sociétés de plus de 50 salariés.

Les données montrent que plus de la moitié (60%) du volume d’emploi porté par les GE, en excluant les GE spécialisés dans l’insertion et la qualification (GEIQ), émane de structures comptant moins de 10 salariés, soit une proportion nettement plus importante que dans les GEIQ, où il plafonne à 17%. Autre caractéristique importante: la moitié du volume d’emploi des GE est placée sous contrat à durée indéterminée (CDI). Là encore, l’écart avec les GEIQ est très net, puisque 7% de leur volume d’emploi est, dans ce cas, du fait de la surreprésentation des contrats de professionnalisation (69%). L’étude de la Dares signale aussi que plus de la moitié du volume d’emploi (55%) des GE hors secteur agricole est couvert par 10 conventions collectives, parmi lesquelles les deux plus importants sont ceux relatifs au sport (14% du volume d’emploi) et aux transports routiers (7% du total).

L’étude explique cette structure par la transformation des associations départementales organisant la mutualisation des effectifs entre employeurs sportifs. Créées dans les années 1980, ces structures ont par la suite évolué vers le statut de GE associatifs. S’agissant de la population des salariés des GE, il apparaît qu’ils sont assez jeunes, avec une moyenne d’âge de 33 ans, plus faible que celle des GE du secteur agricole (39 ans). Les hommes y sont plus fréquents (58%, contre 56%). Cette population présente une autre caractéristique majeure: les ouvriers et les professions intermédiaires sont plus présents que dans le secteur privé non agricole, avec des écarts importants (+14 points et +4 points respectivement). Inversement, employés et cadres y sont moins représentés, avec des écarts, respectivement, de 8 et 11 points, par rapport au secteur privé non agricole. Compte tenu de la structure des GE, peut-être seraient-ils des viviers d’appoints intéressants dans le cadre des efforts de ré-industrialisation relancés par la résurgence des conflits et des tensions géopolitiques qui perturbent les chaînes d’approvisionnement et menacent la souveraineté économique.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins