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Coût de l'énergie, hausses des salaires, difficultés d'embauche... les patrons de PME toujours en crise

Marché de l'emploi | publié le : 07.12.2021 | Benjamin d'Alguerre

Patrons PME

Selon l’enquête Covid de la CPME de décembre, 32 % des dirigeants de PME s’attendent à voir la situation économique de leur entreprise s’aggraver. Confrontés aux hausses des prix de l’énergie et des matières premières, ils font également face aux demandes d’augmentation des salaires de leurs employés, parfois sous peine de les voir partir à la concurrence.

Les patrons de PME ont toujours le blues. Selon le dernier baromètre Covid-19 publié le 6 décembre 2021 par la CPME, ils sont près de 30 % à constater une évolution positive de la situation économique de leur entreprise après deux ans de pandémie… et autant à prévoir que celle-ci se dégradera encore. 40 % constatent encore une dégradation de leur situation financière (soit autant que lors de la dernière enquête en septembre 2021) et 32 % s’attendent encore à une détérioration ces prochains moins (contre 19 % qui se montrent plus optimistes).

Au premier plan des préoccupations des chefs d’entreprise, les prêts garantis par l’Etat (PGE) : 29 % de ceux qui en ont sollicité un craignent encore de ne pas pouvoir le rembourser, notamment parmi les patrons de TPE qui l’ont intégralement consommé. Autres sources d’inquiétude : la montée des prix de l’énergie (35 % annoncent privilégier une baisse de leur consommation et 31 % augmenter leurs tarifs pour y faire face) et des matières premières (82 % sont impactés par les hausses des prix et 52 % disent rencontrer des difficultés d’approvisionnement). L’indemnité inflation mise en place par l’État est d’ailleurs mal vue : 49 % estiment que cette initiative aura des répercussions sur les finances publiques et 63 % estiment qu’il est anormal que ce soit aux entreprises de la verser.

Côté perspectives d’embauche, c’est là encore la soupe à la grimace. Les offres d’emploi, notamment sur les métiers en tension, peinent à trouver preneurs. 64% des sondés indiquent ainsi rencontrer des difficultés de recrutement. 76 % constatent d’ailleurs une hausse des prétentions salariales des candidats et 49 % ont consenti à augmenter le salaire moyen à l’embauche.

58 % redoutent d’ailleurs que leurs concurrents ne viennent débaucher leurs salariés dont 66 % chez les chefs d’entreprise de 10 à 49 employés et 61% dans l’hôtellerie-restauration. D’ailleurs, 67 % ont engagé des démarches pour éviter les départs : 51 % ont amélioré les conditions de travail de leurs salariés (télétravail, conditions de travail, horaires…), 31 % ont augmenté les salaires de ceux prêts à quitter l’entreprise et 23 % ont instauré des dispositifs de partage de la valeur (épargne salariale, participation…).

Tancés par le gouvernement pour augmenter les salaires, les dirigeants de PME sont 34 % à indiquer souhaiter augmenter les rémunérations de l’ensemble de leurs salariés, 36 % à ne pas souhaiter généraliser une hausse des salaires et 31 % à n’avoir pas encore pris leur décision. Parmi les partisans de l’augmentation des salaires, ils sont 15 % à vouloir les faire grimper de 2 % dès le 1er janvier prochain. Mais cela aura des conséquences pour la situation économique de l’entreprise : 61 % prévoient des baisses de marges, 40 % pensent que cela aura des répercussions sur les prix de vente et 18 % pensent qu’ils seront obligés de renégocier les tarifs de leurs fournisseurs.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre