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Au Royaume-Uni, l'offre de visas pour des travailleurs étrangers fait un flop

Marché de l'emploi | publié le : 15.10.2021 | Lys Zohin

A delivery truck crosses Westminster Bridge at dawn in London. B

Le gouvernement veut avant tout faire pression sur les transporteurs locaux et l'industrie agroalimentaire britannique pour qu'ils augmentent les salaires et améliorent les conditions de travail

Crédit photo pcruciatti - stock.adobe.com

Inquiet que les Britanniques n'aient ni dinde ni fruits exotiques ni cadeaux à offrir pour les fêtes de fin d'année, le gouvernement britannique avait annoncé le mois dernier que 5000 visas à durée limitée (jusqu'à fin février 2022) pour des chauffeurs de poids lourds et 5 500 pour des travailleurs du secteur agroalimentaire, en particulier la volaille, étaient offerts (jusqu'au 31 décembre 2021). Las, non seulement les candidats ne se bousculent pas – de l'aveu des autorités, seules 300 candidatures de conducteurs de poids lourds ont été répertoriées – mais en plus, le processus administratif est si compliqué qu'il faut au moins trois semaines pour émettre ces visas de travail... En conséquence, seuls quelque 20 visas d'entrée ont pour l'instant été émis pour des chauffeurs poids lourds. Et même si l'administration tente actuellement d'assouplir les procédures d'immigration pour fluidifier l'émission de ces visas temporaires, les rares travailleurs étrangers qui ont fait acte de candidature risquent d'arriver seulement sur place à la mi-novembre, un peu tard pour réellement faire la différence en matière de livraisons pour les fêtes... En outre, face à la pénurie d'essence dans les stations-service, le gouvernement britannique cherche désormais également à faire venir 300 conducteurs de camions-citernes dès maintenant, avec un visa qui sera valable jusqu'à la fin mars. Selon les observateurs, le fait que les visas soient si courts n'est pas de nature à stimuler les étrangers à venir travailler au Royaume-Uni. Mais c'est que le gouvernement veut avant tout faire pression sur les transporteurs locaux et l'industrie agroalimentaire britannique pour qu'ils augmentent les salaires et améliorent les conditions de travail, dans le but d'attirer des Britanniques, au lieu de leur offrir la possibilité de s'en sortir avec de la main-d'œuvre importée (et pas chère)...

Auteur

  • Lys Zohin