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Adecco se mobilise sur TransCo

Marché de l'emploi | publié le : 15.12.2021 | Benjamin d’Alguerre

Adecco et le ministère du Travail ont signé le 14 décembre 2021 une convention de partenariat pour favoriser le retour des chômeurs à l’emploi. Le groupe de travail temporaire prévoit de se mobiliser sur l’insertion par l’activité économique, le contrat d’alternance mais aussi sur le récent dispositif "transitions collectives" (TransCo) qui peine à décoller. Rencontre avec le directeur des affaires publiques et des solutions emploi du groupe, Martin Vitkine.

 

La convention signée par le groupe Adecco et le ministère du Travail prévoit notamment de mobiliser le dispositif Transitions collectives ("TransCo") pour favoriser les reconversions professionnelles. Jusqu’à présent le dispositif n’a pas véritablement trouvé son public. Quelle est la plus-value d’Adecco pour le relancer ?

Martin Vitkine : Si l’on prend la philosophie du dispositif, TransCo permet le passage de salariés d’une entreprise A qui décrute vers une entreprise B qui recrute et offre la possibilité aux bénéficiaires de monter en compétences entre les deux. La valeur ajoutée du groupe Adecco dans le processus, c’est de positionner nos agences comme entreprises employeuses des ex-salariés des entreprises A en mobilisant le CDI intérimaire (CD2i) propre au secteur du travail temporaire. TransCo les routerait vers nos agences moyennant en amont une séquence d’acquisitions des savoirs ou de remise à jour des compétences avant que nous ne puissions les diriger vers les entreprises en recherche de métiers pénuriques (soudeurs, chauffeurs, conducteurs de chaînes, etc.) Dans le processus, nous nous positionnons comme entreprises d’accueil, en faisant bénéficier aux salariés en reconversion via TransCo, de nos offres d’embauche. Le groupe Adecco recrute en effet chaque année environ 10 000 CD2I. Nous ambitionnons d’en mobiliser 3 000 dans le cadre de TransCo dès 2022 pour les salariés qui correspondront à nos besoins.

Certaines entreprises seraient prêtes à s’investir dans TransCo mais reprochent au dispositif sa complexité administrative, notamment la nécessité de devoir en cadrer l’usage par un accord GEPP. Quelle aide Adecco peut-elle apporter à ces entreprises ?

M. V. : La convention n’implique pas que le réseau Adecco mais aussi sa filiale de conseil en ressources humaines LHH. Elle sera d’ailleurs mobilisée pour sensibiliser et accompagner 400 entreprises (PME comme grands groupes) susceptibles de s’engager dans une démarche de transitions collectives. LHH servira ainsi de bras armé opérationnel pour fluidifier le recours à TransCo.

La convention prévoit également une mobilisation du groupe Adecco pour faciliter le retour à l’emploi d’un millier de demandeurs d’emploi longue durée (DELD) d’ici la fin 2022. Comment comptez-vous procéder ?

M. V. : Grâce, justement, à une nouvelle annoncée par la ministre du Travail le 14 décembre 2021, lors de la signature de la convention. À savoir que les deux contrats d’alternance propres à l’intérim, le CIPI (contrat d’insertion professionnelle intérimaire) et le CDPI (contrat de développement professionnel intérimaire) seront désormais éligibles à la même prime à l’embauche (8 000 euros à la signature d’un contrat, NDLR) que les autres contrats de professionnalisation dans le cadre du plan pour les demandeurs d’emploi de longue durée ! Il nous semblait à la fois naturel et utile que ces contrats soient totalement intégrés au plan annoncé par le Premier ministre en septembre. Grâce à cette aide financière, il sera possible aux entreprises de travail temporaire – pas seulement celles d’Adecco, d’ailleurs – de mobiliser des moyens supplémentaires pour l’accès à l’emploi des demandeurs d’emploi longue durée. Au sein du groupe Adecco, nous ambitionnons de former et recruter 1 000 demandeurs d’emploi longue durée supplémentaires en plus des 1 400 que nous formons déjà chaque année, soit 2 400 en tout. Par ailleurs, la convention nous permettra de nouer des relations plus étroites avec Pôle Emploi qui pourra flécher les demandeurs d’emploi longue durée vers les agences de travail temporaire. Il ne s’agit pas du public habituel qui passe la porte d’une agence d’intérim.

La convention prévoit par ailleurs le doublement du nombre d’entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) et d’entreprises adaptées de travail temporaire (EATT) de votre réseau mais aussi la multiplication par deux du nombre de bénéficiaires accompagnés par ces structures situées dans le périmètre de l’insertion par l’activité économique (IAE) en 2022. Comment ?

M. V. : Ces objectifs étaient déjà dans nos projets. Sauf qu’initialement ce doublement ne devait survenir que fin 2023. Grâce aux moyens renforcés accordés au "PIC IAE" (2 millions d’euros qui s’ajoutent aux 18 millions qui commençaient à se tarir en cette fin d’année face à des besoins qui, eux, continuent à augmenter), nous serons en mesure d’atteindre cet objectif dès la fin d’année prochaine. Nous devrions passer de 75 à 150 établissements spécialisés dans l’insertion par l’activité économique et atteindre les 15 000 bénéficiaires de ces parcours par an.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre