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18 519 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au premier semestre 2022

Marché de l'emploi | publié le : 30.08.2022 | Gilmar Sequeira Martins

High Street Shops closing down with shutters closed, decline in

18 519 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi entre le 1er janvier et le 31 juin 2022, soit une hausse de 28,9 % par rapport à la même période en 2021, selon une étude de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs dévoilée le 29 août par l’association GSC, gestionnaire de l’assurance perte d’emploi des chefs d’entreprise, et le cabinet Altares.

Les "seniors" restent particulièrement concernés : l’âge médian des chefs d’entreprise en situation de perte d’emploi est de 46,7 ans. Ceux âgés de 31 à 40 ans connaissent toutefois la plus forte augmentation au 1er semestre : 4 511 se sont retrouvés en situation de perte d’emploi, soit + 47,8 % sur un an. Les entrepreneurs de plus de 50 ans connaissent quant à eux une hausse de 37,2 %, soit 4 152 pertes d’emploi.

Les entrepreneurs à la tête de très petites structures (de moins de trois salariés), représentent plus des trois-quarts des pertes d’emploi pour le premier semestre 2022. Une baisse était déjà observée en 2020 et 2021 ; le recul se poursuit donc auprès des dirigeants à la tête d’une entreprise de plus de 20 salariés : - 13 % pour les dirigeants de 20 à 49 salariés et - 16,3 % pour les dirigeants d’entreprise de plus de 50 salariés. L’essentiel (88 %) des entreprises fermées sont des très petites entreprises déclarant moins de 500 000 € de chiffre d’affaires (7 450 entreprises) ou ne publiant pas leurs comptes (plus de 7 000 entreprises, essentiellement des artisans qui ne sont pas tenus de publier des comptes et dont le CA doit être très inférieur à 500 000 €). Les gérants de SARL – 7 755 dirigeants touchés – forment l’essentiel des pertes d’emploi (en augmentation de 19,8 % par rapport au 1er semestre 2021).

Toutefois, la part des gérants de SARL touchés diminue, alors que le nombre de dirigeants de SAS (+ 36,2 %) et d’artisans-commerçants (+ 21,8 %) touchés augmente, quant à lui, fortement. Pour Frédéric Barth, directeur général d’Altares, "au cours de ce premier semestre 2022, ce sont près de 90 000 nouvelles entreprises qui ont vu le jour chaque mois, un nombre bien supérieur à celui enregistré en 2019 (72 000 en moyenne). Cette dynamique de créations d’entreprises confirme la capacité des entrepreneurs à se projeter, en dépit d’un contexte économique difficile. Elle s’accompagne d’une disposition du chef d’entreprise à prendre des risques, qui pourrait être mise à mal au sortir de la pandémie de Covid-19 qui a fragilisé les structures financières. Tandis que les défaillances d’entreprises sont reparties à la hausse ces six derniers mois, touchant, pour les trois quarts, de très petites structures de moins de trois salariés, assurer le bon fonctionnement de son entreprise nécessite pour son dirigeant de conjuguer prévention des risques commerciaux, risques financiers et risques personnels".

Les chefs d’entreprise à la tête d’une activité BtoC sont les plus vulnérables Les entrepreneurs de la construction connaissent une hausse moins rapide que la moyenne nationale (+ 11 %), mais représentent toujours près d’un quart des pertes d’emploi (3 808). Les dirigeants exerçant dans des professions en contact direct avec les consommateurs sont particulièrement exposés. Les aides de l’État ont permis de faire face à la crise, mais les difficultés de pouvoir d’achat des Français ont des conséquences fortes sur la consommation.

La situation se dégrade très nettement pour les professionnels du secteur lié à l’hébergement, à la restauration et aux débits de boissons avec 2 092 pertes d’emploi (+ 60,8 %). Les difficultés sont aussi présentes dans le domaine du commerce (3 815 entrepreneurs concernés, soit + 32,8 %) en particulier pour les commerces de détail. Le secteur des services aux particuliers est également fragilisé par la baisse des dépenses des ménages : 730 chefs d’entreprise ont perdu leur activité professionnelle au 1er semestre 2022 (+ 36,2 % par rapport au 1er semestre 2021). Les activités du BtoB semblent mieux résister, mais de fortes disparités sont constatées entre les activités.

Le secteur transport & logistique est particulièrement impacté avec 773 dirigeants qui ont perdu leur emploi (+ 39,3 %).

 

L’ensemble du territoire français en tension

Alors que les chiffres de 2021 laissaient paraître un recul du nombre d’entrepreneurs ayant perdu leur emploi sur l’ensemble du territoire, la situation s’inverse au 1er semestre 2022.

L’Île-de-France – première région économique du pays – est le territoire le plus touché : 3 697 entrepreneurs ont connu cette situation au 1er semestre 2022. Cependant, la progression reste à un niveau inférieur à la moyenne nationale : + 10,2 % pour l’Île-de-France et + 28,9 % au national. La région des Hauts-de-France est la plus en souffrance. Ils sont 1 420 dirigeants à avoir perdu leur emploi au 1er semestre 2022 contre 869 au 1er semestre 2021 (+ 63,4 %). Tous les dirigeants, quels que soient la taille, le chiffre d’affaires ou encore la forme juridique de l’entreprise, sont impactés sur ce territoire. En Bourgogne-Franche-Comté, la progression des dirigeants en situation de "chômage" est également importante (+ 43,5 % ; 581 dirigeants). Dans trois régions, la hausse des pertes d’emploi des dirigeants est supérieure à 30 % : la Normandie (+ 34,2 % ; 600), la Bretagne (+ 34,1% ; 598) et l’Occitanie (+ 31,1 % ; 1 442). La Corse est le seul territoire à enregistrer un recul de - 1,4 %, soit 71 chefs d’entreprise impactés.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins