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Les salaires des RH poursuivent leur rattrapage

Entreprise & Carrières | Fonction RH | publié le : 12.02.2015 | Emmanuel Franck

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Selon une étude de Deloitte, les salaires de la fonction RH sont un peu inférieurs à ceux des autres fonctions de l’entreprise mais ils ont bénéficié, en 2014, d’augmentations supérieures à la moyenne.

Ce n’est pas encore l’égalité salariale, mais ça s’en approche. Deloitte a rendu public, le 12 février, une étude très complète (1), réalisée en partenariat avec l’ANDRH, sur les rémunérations dans la fonction RH. Il en ressort que les salariés de cette « famille » sont un peu moins bien payés que leurs homologues d’autres fonctions, mais que les DRH, eux, s’en sortent mieux.  

Bonne nouvelle ! Les employeurs ont été généreux avec leurs services RH en 2014, en leur octroyant des augmentations de salaires (de base) de 2,9% en moyenne, soit un peu au-dessus des pratiques d’augmentation relevées par Deloitte dans les autres métiers (2,6%). Toutefois, pour les cadres RH, les augmentations ont été un peu moins fortes que pour les autres cadres (2,3% vs 2,8%) et plus souvent qu’ailleurs concentrées autour de 2%.  « Nous assistons à un phénomène de rattrapage », relève Gabriel Bardinet, en charge de l’observatoire de la rétribution chez Deloitte.

Mais il faut dire que la fonction RH part d’un peu plus bas. Un assistant RH (poste d’exécution) perçoit ainsi entre 25 700 euros et 27 900 euros par an en médiane. Un responsable des relations sociales (cadre confirmé avec 5 ans d’expérience minimum) gagne entre 66 100 euros et 76 500 euros. A même niveau de responsabilité, Deloitte constate que la rémunération totale des RH est 2% inférieure à celle des autres familles.

L’écart de rémunérations entre la famille RH et les autres familles se retrouve à la fois dans le salaire de base (inférieur de 1% à 2%) et dans le variable individuel des cadres RH (les non-cadres n’en bénéficient pas). Les cadres RH perçoivent un variable 15% à 25% inférieur à la médiane du marché. La pénalité peut sembler importante, mais « cela représente des sommes de l’ordre de 2 000 euros par an », relativise Gabriel Bardinet. Des chiffres qu’il faut également remettre dans le contexte d’extrême prudence qui prévaut dans les entreprises (lire encadré). Le variable individuel représente 5% du salaire de base des cadres RH de premier niveau (9% sur le marché) et 15% du salaire des cadres RH supérieurs (20% sur le marché).

Les jeunes cadres RH moins bien rémunérés

Mais ce sont surtout les jeunes cadres RH qui souffrent de la comparaison avec leurs homologues des autres fonctions, puisqu’ils sont les moins bien payés. Un RH de moins 28 ans avec trois ans d’expérience perçoit 38 000 euros médian, soit autant que son collègue de l’informatique (où l’éventail des salaires est toutefois plus large), mais moins que son homologue des ventes (39 000 euros), et il est loin derrière le marketing (42 000 euros). Selon Gabriel Bardinet, cette sous-valorisation s’explique par « une pratique de rémunération historiquement plus faible dans la fonction RH et par une moindre valorisation des diplômes RH (type Celsa ou IGS) par rapport à ceux des écoles de gestion (ESC ou HEC par exemple) ».

A l’autre bout de l’échelle, le DRH, lui, s’en sort très bien : avec 110 000 euros médian de rémunération totale, il fait tout simplement partie du quatuor de tête des directeurs les mieux rémunérés, après le directeur marketing (116 000 euros), mais pas loin du directeur financier (111 000 euros) et du directeur juridique (idem). Cette proximité de salaires facilite la mobilité des DRH, qui, à son tour, contribue à harmoniser les pratiques salariales dans les directions.

Haro sur les variables

Les entreprises ont fait preuve d’une grande prudence cette année en réduisant fortement (15%) les montants moyens de variable individuel, tout particulièrement dans les hauts niveaux de variable. A noter également que, pour la première fois, l’épargne salariale a nettement diminué par rapport à l’année dernière (-5% à -10%), du fait de la conjoncture économique et de la hausse du forfait social.

(1) Etude réalisée en juin et juillet 2014 à partir de la base de données de Deloitte ; les rémunérations de 17 000 titulaires de la fonction RH travaillant dans 350 entreprises ont été étudiées.

Auteur

  • Emmanuel Franck