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Les hommes trustent encore les postes de DRH

Liaisons Sociales Magazine | Fonction RH | publié le : 13.02.2015 | Eric Béal

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La première étude de Deloitte sur les rémunérations dans la fonction RH confirme que les femmes sont largement majoritaires dans la profession. Mais que les hommes trustent encore les places de DRH.

Dans la famille Ressources humaines, les femmes prennent beaucoup plus de place que les hommes. Huit salariés sur dix (81%) de la filière sont ainsi de sexe féminin, selon l'étude réalisée par Deloitte et l'ANDRH et présentée ce jeudi 12 février. C'est plus que dans la communication (75%) ou les services généraux (78%)

Pour autant, les hommes ont la part belle. Leur proportion s'élève en effet avec les échelons hiérarchiques. Sur les premiers niveaux de cadre – chargé(e) de mobilité internationale, d'études RH et contrôleur de gestion sociale –, l'étude recense 82% de femmes pour 18% d'hommes.

Même résultat, ou presque (81%/19%), sur les fonctions nécessitant quelques années d'expérience et offrant une certaine autonomie professionnelle. À l'image des responsables de la paie, des relations avec les écoles, du recrutement ou les juristes conseils.

Les hommes encore aux commandes

L'écart se réduit au niveau supérieur, sur les postes de cadres confirmés avec au moins cinq années d'expérience, pour lesquels le titulaire peut assurer l'encadrement d'une équipe. Il s'agit là de HR Business Partner, de responsable comp & ben, de spécialistes des relations sociales ou de responsables de projet de maîtrise d'ouvrage. L'étude enregistre alors sept femmes pour trois hommes (69%/31%).

À l'étage du dessus, la tendance s'accentue. On dénombre six femmes pour quatre hommes (59%/41%) dans les postes d'encadrement d'équipe ou de pilotage d'activité exigeant des professionnels très expérimentés. Il s'agit de DRH d'établissement, de responsable SIRH ou encore de directeur comp & ben.

Sans surprise, la proportion de collaborateurs masculins augmente encore tout en haut de l'échelle hiérarchique. L'inversion de courbe est même spectaculaire. Les femmes et les hommes sont respectivement 38% et 62% aux postes de management caractérisés par une responsabilité budgétaire et de gestion des RH. Qu'il s'agisse de leaders d'un domaine d'activité ou d'experts dans une fonction : DRH de société de plus de 1000 salariés, directeurs des relations sociales ou de développement RH.

Des écarts salariaux en régression

Cette inégalité d'accès aux postes à responsabilité se double d'une différence de rémunération en défaveur des femmes. "L'analyse des chiffres bruts révèle des écarts d'environ 20%. Une situation qui s'explique par la représentation déséquilibrée des sexes sur l'échelle des responsabilités et par une proportion plus importante des emplois à temps partiel chez les femmes", note l'étude de Deloitte. À poste équivalent, les différences s'atténuent fortement mais demeurent : elles s'élèvent à 5,6% en salaire de base et 4,5% en rémunération globale.

Pour Philippe Canonne, membre du bureau national de l'ANDRH, ces écarts sont appelés à diminuer fortement dans les années à venir. "La féminisation de la fonction RH et la présence massive de jeunes femmes dans les filières d'enseignement spécialisées vont conduire immanquablement à une présence croissante des femmes dans les postes RH les plus hauts", assure-t-il. L'ancien DRH de la Fnac en veut pour preuve la présence massive de femmes aux réunions du Cercle Miromesnil, le club des DRH groupe lié à l'ANDRH. "Les femmes y sont désormais majoritaires", affirme-t-il.

Auteur

  • Eric Béal