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Après la crise Covid-19, la digitalisation de la formation à l'agenda des entreprises

ISRH | Formation | publié le : 16.09.2020 | Benjamin d'Alguerre

La crise sanitaire et le confinement ont-ils chamboulé en profondeur le regard que portent les entreprises sur leur façon d’aborder leurs stratégies de formation ? Oui, à en croire une étude réalisée en juin et juillet 2020 auprès de 600 entreprises de plus de 250 salariés par Unow, un organisme de formation spécialisé dans les solutions e-learning. Première leçon : 91% des sondés estiment que le confinement aura un impact durable sur la digitalisation de la formation dans leur entreprise. Et 90% estiment qu’il deviendra stratégique d’intégrer des formations 100% distantielles dans leur plan de développement des compétences. Elles n’ont d’ailleurs pas attendu le déconfinement pour s’y mettre puisqu’entre mars et mai, alors que la France était cloîtrée à domicile, 75% d’entre elles incitaient leurs salariés à se former – suivant en cela les recommandations du ministère du Travail qui avait alors débloqué l’accès au FNE-Formation pour permettre aux salariés qui le désiraient de suivre des formations e-learning. Anticipant le déconfinement, 21% des entreprises sondées avaient mis en place des actions de formation préparant l’après-crise et 73% se disent aujourd’hui prêtes à amplifier le recours aux formations internes. Pour 43% d’entre elles, cela passera par la création de partenariats avec des organismes de formation.

Elles s’apprêtent d’ailleurs massivement à investir dans de nouvelles compétences adaptées au développement attendu du télétravail comme le management à distance (65%) ou le télétravail efficace (64%). D’une manière générale, les sondés ont identifié les futures compétences sur lesquelles investir pour leurs managers : animer des réunions à distance, développer son leadership à distance, apprendre à distance, communiquer à l’oral ou à l’écrit à distance… Bref, se préparer à un nouveau monde faisant la part belle au télétravail. Conséquence : les salariés, eux, pourraient s’attendre à devoir se former sur la gestion du temps et des priorités, la gestion du stress et du bien-être professionnel, la gestion émotionnelle ou la gestion de projets agile…  

Ainsi, 71% des entreprises interrogées s’attendent à ce que le blended-learning (mêlant formations présentielles et distantielles) devienne prochainement le mode principal de formation. Et pour financer leurs futurs plans de développement des compétences, les entreprises entendent bien profiter des dispositifs mis à leur disposition pendant la crise et poursuivis dans le cadre de France Relance. À commencer par le FNE-Formation, qui vient d’être doté d’une enveloppe d’un milliard d’euros destinée à financer des actions de formation. « Une entreprise sur deux parmi nos répondants compte le mobiliser d’ici à la fin de l’année », note Pierre Monclos, CEO d’Unow. Par ailleurs, 47% pensent sérieusement à négocier des accords d’abondement du CPF de leurs salariés. Une initiative facilitée par l’ouverture, le 3 septembre dernier, de l’application Moncompteformation aux abondements employeurs. Quant aux PME de 50 à 300 salariés qui ne disposent plus d’enveloppes financières dédiées depuis la réforme de la formation de 2018, elles pourraient profiter de l’occasion pour obtenir un droit de tirage sur les 75 millions d’euros mobilisés au titre du développement des compétences critiques sur les ressources du Fonds social européen (FSE).

Photo: Pierre Monclos (g.) et Yannick Petit (d.), CEO d'Unow

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre