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Durant la crise, la fonction RH s'est renforcée et complexifiée (Cegos)

Fonction RH | publié le : 18.06.2021 | Benjamin d'Alguerre

Teamwork of businesspeople

Teamwork works together to build a gear system

Crédit photo alphaspirit - stock.adobe.com

Ultra-sollicitée durant la crise, la fonction RH se retrouve désormais en première ligne pour transformer les entreprises au monde d'après selon une étude Cegos sur les impacts de la crise sur les RH.

À en croire la deuxième vague de l’étude Cegos « Impacts de la crise sanitaire sur les DRH et la fonction RH » publiée le 14 juin, 74% des responsables RH estiment que la période a été l’occasion pour les équipes de resserrer les liens, confirmant ainsi la tendance qui se dégageait déjà lors de la première vague de l’enquête réalisée en juillet 2020. Les deux tiers pensent que la crise a été l’occasion de resserrer les liens entre collaborateurs et managers et 53% qu’elle a rapproché le top management de la base.  53% indiquent même que la qualité de vie au travail s’est améliorée durant la séquence Covid et 63% que leurs équipes sont plus motivées qu’avant ! Du moins dans les grands groupes, car du côté des PME, le constat est plus nuancé : 46% des DRH de PME indiquent, pour leur part, constater une démotivation générale chez leurs collaborateurs. Sans oublier que si la nécessité de faire front commun face à la crise a imposé de resserrer les rangs, le moral, lui, ne suit pas : 67% des directions RH des entreprises (toutes tailles confondues) constatent que celui-ci s’est dégradé chez les salariés et 66% au sein des équipes managériales.

Les services RH ont été des moteurs de l’adaptation des organisations en temps de crise. 81% d’entre eux ont ainsi mis en place des formations au travail à distance pour les collaborateurs, 69% des formations de management à distance pour les managers, 66% des enquêtes de bien-être au travail spécifique à la période pandémique et 58% des services de téléconsultation médicale. 39% des RH de grands groupes ont même déployé des services d’assistance psychologique aux collaborateurs en détresse (26% dans les PME). D’ailleurs, à mesure que le spectre du coronavirus s’éloigne, 81% des RH avouent que leur fonction les a obligés à mieux considérer le facteur humain, 74% qu’elle est devenue plus stratégique qu’avant dans l’entreprise, 73% qu’elle s’est enrichie et diversifiée. Revers de la médaille : ils sont aussi 70% à indiquer que leur fonction s’est complexifiée. 59% des DRH et RRH notent que les horaires de travail de leurs équipes ont explosé, et 57% constatent que leurs collaborateurs RH ont eu des difficultés à garder le même niveau de qualité dans chacune de leurs missions (66% dans la fonction publique). « Un constat sans surprise au regard de la quantité de projets à mener en parallèle depuis un an… », note Cegos. 55% confessent ainsi se sentir seuls au sein de leur organisation.

Acteurs de la transformation, les RH doivent désormais envisager l’après… Durant la crise, la résolution des problèmes économiques des entreprises s’est traduite par une importante mobilisation des dispositifs d’urgence mis en place par les pouvoirs publics (82% ont ainsi recouru au chômage partiel, 59% aux aides à l’embauche des jeunes, 59% aux PGE – 66% dans les grands groupes – 54% au fonds de solidarité et 39% au FNE-Formation renforcé). Un "après" qui, sur le long terme, se décline en trois priorités majeures : améliorer la QVT et la prévention des RPS (39%), accompagner les collaborateurs sur les nouvelles modalités du télétravail (38%) et poursuivre le déploiement du télétravail (33%). Le court terme en revanche risque d’être moins rose : près des deux-tiers des DRH/RRH déclarent que leur entreprise envisage de procéder à une réduction des effectifs : dans 17% des cas, c’est déjà fait (33% dans les grands groupes) ; c’est en cours dans 35% des cas, et cela interviendra plus tard dans l’année pour 13% des répondants. De même, 61% des DRH/RRH déclarent que leur organisation envisage de revoir ponctuellement à la baisse sa politique de rémunération : c’est déjà le cas pour 24% (39% dans les grands groupes, 38% dans la fonction publique), et c’est en cours de négociation dans 37% des cas (44% dans les PME). Ces mesures concerneraient la modification de la part variable de la rémunération (dans 72% des cas), le gel des salaires (70%), la révision des avantages en nature (68%), la modération des augmentations dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO).

 

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre