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Data protection officer, une profession en évolution rapide

Digitale | publié le : 25.05.2022 | Gilmar Sequeira Martins

RGPD - Règlement Général de la Protection des Données

C’était le 25 mai 2018. Le RGPD entrait enfin en vigueur. Parmi les nouveautés qu’apportait ce règlement figurait le délégué à la protection des données (DPD), souvent désigné par son acronyme anglais DPO (data protection officer). En quatre ans, comment a évolué cette fonction nouvelle ? Une étude de l’Afpa, commandée par le ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, apporte des éclairages utiles. Réalisée auprès de plus de 1 800 DPO désignés auprès de la Cnil, interrogés entre septembre et octobre 2021, elle fait suite à deux autres travaux, le premier réalisé en 2019, un an après l’entrée en vigueur du RGPD, qui soulignait la diversité des profils des personnes remplissant la fonction de DPD/DPO, le second divulgué en 2020, qui explorait les moyens de mieux accompagner ces professionnels dans l’exercice de leur activité.

Ce troisième opus permet de mesurer les évolutions marquantes de ce métier depuis quatre ans. Il met d’abord en lumière la forte augmentation du nombre de DPO, passés de 21 000 en 2018 à 28 810 en 2021, mais aussi l’ouverture de la profession puisque près de la moitié (47 %) des titulaires de ces postes sont désormais issus d’autres domaines d’expertises que le droit ou l’informatique, en l’occurrence les fonctions administratives et financières, la gestion de la qualité ou de la conformité. La part de ces profils a progressé de 12 points depuis 2019. Autre point notable : plus de la moitié (58 %) des répondants se déclarent satisfaits de leur activité et près de neuf sur dix (87 %) se disent convaincus de l’utilité de leur fonction.

Plutôt encourageant pour l’avenir, une large majorité de DPO (67 %) affichent une forte motivation pour continuer à remplir leurs missions. Ils émettent en revanche des réserves sur les conditions d’exercice, puisque près de la moitié (42 %) travaillent "de façon isolée", sans contact avec les autres DPO, un pourcentage en forte hausse (+ 14 points depuis 2019), et qu’un tiers indique n’avoir suivi aucune formation spécifique depuis 2016. Ce pourcentage, en progression de 7 points, mérite d’autant plus d’attention qu’un nombre croissant de DPO provient d’autres domaines que l’informatique et le droit, par nature plus liés au RGPD. L’étude dresse aussi un état des lieux permettant de mieux cerner le profil des DPO. Il en ressort que près des trois quarts (72 %) exercent leur mission au sein des structures qui les mobilisent, près d’un tiers (29 %) sont concentrés en Île-de-France et près des deux tiers (62 %) sont passés par une formation supérieure. La profession reste relativement âgée puisque 63 % des titulaires sont âgés de 40 ans et plus tout en affichant une ancienneté faible : plus de la moitié (55 %) des DPO occupent leur poste depuis une durée égale ou inférieure à deux ans. La parité femmes-hommes est cependant respectée puisque les représentants de cette fonction se répartissent à égalité entre les deux sexes.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins