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Amazon France : un « gardien des biais » pour lutter contre les stéréotypes de genre

Fonction RH | publié le : 06.02.2023 | Lucie Tanneau

Amazon a nommé des « gardiens » pour éviter que les biais prennent le dessus lors du recrutement ou de la promotion. En parallèle, la firme américaine mène une promotion active de ses métiers dans les collèges et lycées pour réduire l’influence des stéréotypes sur les choix de carrière.

Pour Amazon France, qui emploie 50 % de femmes depuis les équipes opérationnelles jusqu’au sommet et qui affiche un comité de direction à parité, la féminisation des métiers de la tech et de la logistique est une « responsabilité » envers ses salariés, ses partenaires et les...  générations futures. La parité s’applique aussi aux fonctions logistiques – « secteur où le taux de féminisation en France est de 10 % à 20 % », précise l’entreprise.

Pour y parvenir, la filiale française du groupe américain a développé des procédures RH qui favorisent la diversité de genre, qu’a détaillées Claire Scharwatt, responsable des affaires publiques chez Amazon France, lors de la Connected Week, à Angers, en novembre dernier.

Pour le recrutement, les procédures ont été cadrées afin d’éviter les biais et les stéréotypes de genres, cinq ans après l’abandon du logiciel de recrutement fondé sur de l’intelligence artificielle qui préférait les CV d’hommes… « Il ne faut pas croire aux bonnes intentions : il est nécessaire d’avoir des mécanismes très clairs, prévient Claire Scharwatt. Nous déployons un large éventail de formations pour sensibiliser les managers et les salariés à la diversité et faire reculer les discriminations inconscientes. Cela passe, par exemple, par des séances de mentorat ou de formation pour alerter sur les biais qui peuvent exister en matière de recrutement, pour aider les femmes à gagner en confiance en prenant conscience de leurs réussites professionnelles ou pour lutter contre le syndrome de l’imposteur, poursuit-elle. Nous regardons par-delà les profils et les CV, pour voir si le candidat correspond aux valeurs du groupe. »

Tierce personne 

Mais surtout, la filiale française a adjoint aux recruteurs une tierce personne, « en dehors de l’équipe et qui s’assure que le recrutement soit exempt de biais. Objective, elle a été formée à la diversité, précise-t-elle. Alors que le manager direct pourrait être animé par des souhaits inconscients – embaucher quelqu’un qui lui ressemble ou qui soit disponible immédiatement, par exemple –, cette tierce personne participe activement au processus de recrutement et a un droit de veto dans le choix final ».

Même chose pour ce qui est des promotions au cours de la carrière : « Nous avons là aussi un “gardien des biais”, formé, qui doit veiller à ce que l’on ne note pas mieux les hommes, ou quelqu’un qui nous ressemble ou de très extraverti, indique encore Claire Scharwatt. Il s’assure que les promotions soient les plus objectives possibles. »

En outre, des programmes de mentorat ont aussi été créés dans les domaines techniques (IT, maintenance robotique, santé et sécurité) où les femmes sont moins représentées, afin de les accompagner dans leur intégration et le développement de leurs compétences. Plus de 300 femmes étaient inscrites dans ces programmes en 2022.

Flexibilité

De plus, Amazon France soutient les jeunes parents. Les salariés jouissent de quatre semaines de congé après la naissance ou l’adoption d’un enfant. « Les nouveaux pères bénéficient également d’un congé paternité supplémentaire, pouvant aller jusqu’à 25 jours. Au total, les jeunes parents de nos centres de distribution français disposent de deux mois de congé parental supplémentaires, offerts par l’entreprise », souligne Amazon France. Quant aux femmes, « il faut des mécanismes très standardisés et en même temps une dose de flexibilité, en fonction de leurs besoins spécifiques : quand j’ai postulé pour rejoindre l’entreprise, j’ai même pu allaiter ma fille entre deux entretiens », se souvient Claire Scharwatt.

Un nouvel accord sur la qualité de vie au travail, signé l’an dernier, prévoit en outre des horaires de travail adaptés et des temps de pause allongés pour les femmes enceintes dans les centres de distribution en France. « Nous fournissons également des protections périodiques dans tous nos locaux (bureaux comme sites logistiques) », précise la responsable des affaires publiques. Enfin, pour s’assurer d’un vivier de recrutement plus équilibré entre les hommes et les femmes, Amazon France intervient dans des écoles, collèges et lycées pour promouvoir les carrières tech auprès des jeunes filles à partir du programme Amazon Future Engineer. « Proposer de l’initiation au code, par exemple, permet de rendre plus concrets nos métiers et de les faire découvrir », détaille Claire Scharwatt. Un partenariat a aussi été signé en Seine-Saint-Denis avec l’association Face, pour lever les barrières, tant de genre que d’origine sociale.

 

Auteur

  • Lucie Tanneau