Une propension à sortir des sentiers battus ? Le parcours de Louis de Bodman invite à soulever cette hypothèse. Après quatorze ans chez Saint-Gobain, dans les activités liées à l’eau et au traitement des déchets dangereux, puis trois autres chez Saint-Gobain dans le négoce de matériaux de construction, il se retrouve chez… Hermès, à la direction des ressources humaines de l’activité maroquinerie-sellerie. Peut-être cette propension à changer d’univers était-elle perceptible dès sa formation. S’il ne déroge pas à la règle avec un master en sciences de gestion obtenu à Paris Dauphine et un autre en ressources humaines du Ciffop, il se distingue aussi d’emblée avec une incursion au Danemark, où il est allé décrocher une licence en sciences de la Copenhagen Business School. Après un tel parcours universitaire, quel secteur d’activité pouvait-il bien avoir en tête pour entamer sa carrière ? Bien malin qui aurait misé sur… Suez. C’est dans ce groupe qui emploie plus de 35 000 salariés à travers 40 pays, spécialisé dans la gestion de l’eau et la revalorisation des déchets, qu’il commence son parcours professionnel.

Après deux ans comme chargé de mission RH chez Degrémont International, une filiale chargée de la conception et la construction d’usines de traitement d’eau, il devient en 2007 responsable ressources humaines (RRH) de Degrémont Technologie France, autre filiale chargée de la production industrielle. De 2009 à 2012, il occupe la fonction de responsable de la gestion du changement à la direction Processus et Organisation, avant d’être nommé RRH France jusqu’en 2014, puis RRH international en charge des équipes basées en Europe et dans la Communauté des États indépendants. En 2016, il accède à une première fonction de direction des ressources humaines. Il aura la charge des 1 350 salariés affectés au traitement des déchets dangereux à travers six pays. Pour mener à bien sa mission, il dispose d’une équipe comprenant quatorze collaborateurs.

Trois ans plus tard, il est appelé par Saint-Gobain pour occuper une fonction identique mais dans un domaine a priori inattendu, en l’occurrence le négoce de matériaux de construction. Jusqu’en 2022, il aura trois grands objectifs. Le premier consistera à instaurer une culture managériale collaborative, soucieuse de responsabilité sociale et environnementale. C’est dans ce cadre qu’il pilotera un « exercice de vision à 10 ans » permettant d’identifier les chantiers prioritaires et de favoriser les initiatives locales. Dans le cadre du second objectif, il mène aussi l’intégration dans le groupe des 600 salariés du principal concurrent de sa business unit. Il a aussi mis en œuvre des actions centrées sur le recrutement et l’engagement des collaborateurs qui ont assuré une progression de 13 points en deux ans du « e-NPS » (Net Promoter Score).