En propulsant, fin mars, Gérard Cotellon DRH du premier groupe hospitalier de France (95000 salariés), le patron de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a joué de prudence. Au moment d’engager l’explosif dossier de l’assouplissement des 35 heures, Martin Hirsch a placé… son directeur de cabinet! Un homme de confiance, forcément. Et, surtout, un bon connaisseur des syndicats, réputé pour sa capacité à absorber les tensions. Judicieux.

Deux mois après sa prise de poste, le Guadeloupéen, né aux Abymes il y a 54 ans, essuyait sa première grève illimitée. Sereinement. La veille, il affrontait SUD Santé sur France Inter. «C’est un maître en matière de politique de l’édredon. Il absorbe toutes les tensions sans jamais se départir de son sourire», vitupère un syndicaliste. «Il tient de longues réunions pour ne rien dire», déplore la CFDT. Mais l’intéressé sait aussi être avare de ses mots: il a ainsi refusé nos sollicitations…

L’infirmier de formation, qui a fait toute sa carrière à l’AP-HP et débuté à l’hôpital Le Raincy-Montfermeil (Seine-Saint-­Denis), sait naviguer en situation de crise. Il en a affronté beaucoup. Comme coordonnateur de soins dans plusieurs hôpitaux, lorsqu’il a négocié avec les syndicats guadeloupéens les 35 heures au centre de Montéran (en 2002), ou en qualité de directeur d’hôpital.

Au point de prendre la tête, fin 2008, des relations sociales. Devenu directeur adjoint de cabinet de Mireille Faugère, la prédécesseur de Martin Hirsch, Gérard Cotellon a suivi de près l’élabo­ration des pistes d’économies possibles, dont la remise à plat du temps de travail. C’est dire s'il connaît le sujet !