Une enquête menée par l’ANDRH entre le 26 mars et le 6 avril, et à laquelle ont répondu 550 DRH, donne un premier aperçu des actions lancées par les RH et des difficultés rencontrées depuis le début de la crise sanitaire. Une très large majorité des DRH (89 %) mentionne la création de cellules de crise ainsi que la mise sur pied quasi systématique (97 %) d’un binôme direction générale-fonction RH pour gérer les impacts sur la santé des salariés, sur l’emploi et sur la compétitivité des entreprises. En termes concrets, 95 % des répondants confirment le recours au télétravail pour les salariés éligibles mais aussi, dans six cas sur dix (59 %), le maintien d’une partie des effectifs sur site. Quant à l’activité partielle, 41 % des répondants déclarent y avoir eu recours.
La mise en place du télétravail a suscité des difficultés. Ainsi, 46 % des DRH ont été confrontés à un manque de matériel ainsi qu’à des problèmes de connexion et ont dû accompagner (38 %) les managers dans la gestion des équipes à distance de même que les collaborateurs (33 %) sur l’usage des nouveaux outils. Pour les salariés continuant à travailler sur site, les espaces ont été aménagés (64 %) ainsi que le temps de travail (57 %), mais 30 % des DRH ont fait état d’un manque de ressources (masques, gants, gel hydroalcoolique) pour maintenir l’activité tout en respectant les règles sanitaires. Les deux tiers des DRH déclarent que ces mesures ont été intégrées dans le DUER (document unique d’évaluation des risques). Le recours aux dérogations en matière de temps de travail ou de repos reste très minoritaire (88 % des DRH déclarent ne pas y avoir eu recours). Les sondés sont en revanche nombreux à avoir déjà ouvert (25 %) ou envisager d’ouvrir (42 %) des négociations pour imposer ou pour modifier les dates de jours de congé payé dans la limite de six jours ouvrables.
Sur le maintien des rémunérations et de l’épargne salariale, les positions ne sont pas unanimes. Une minorité des organisations (41 %) assure l’intégralité du salaire des équipes placées en chômage partiel et 32 % assurent maintenir la prime sur objectifs malgré une baisse d’activité, tandis que 36 % des entreprises interrogées envisagent de verser la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat. Les DRH font aussi état d’actions de solidarité telles que des dons de matériel de protection et d’hygiène (75 %), de congés (14 %) ou financiers (7 %).
En dépit des circonstances, une écrasante majorité des DRH (92 %) estime que les mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire liée au Covid-19 ont été bien accueillies par les salariés et par les représentants du personnel. Le dialogue social continue donc sans difficultés particulières dans 81 % des cas. Une minorité des DRH (14 %) a cependant été confrontée, individuellement, à l’exercice du droit de retrait ou du droit d’alerte. Ces problèmes ont pu être réglés grâce à des échanges avec les IRP. L’impact de la crise actuelle semble encore difficile à déterminer puisque les trois quarts (76 %) des DRH tablent sur un retour à l’activité normale. 33 % envisagent toutefois une accélération de la digitalisation et 35 % une baisse des recrutements sur 2020, pendant qu’une frange réduite (12%) compte augmenter la formation à distance.