Selon une étude de l’Apec dont les résultats ont été dévoilés le 8 juin, un tiers des cadres de plus de 55 ans estiment leurs compétences peu valorisées par leur entreprise au détriment des plus jeunes. Ce manque de reconnaissance professionnelle est plus souvent ressenti par les cadres seniors de plus de 60 ans et se caractérise particulièrement par l'absence de perspectives salariales. Ainsi, près de six cadres sur dix se disent inquiets quant à l'évolution de leur rémunération. Les RH, de leurs côtés, estiment valoriser le travail des cadres les plus expérimentés en leur accordant plus de confiance et de responsabilités. Cette marque d'attention reste perçue comme symbolique par les premiers concernés qui ont le sentiment d'être mis à contribution sans réelle contrepartie.
Dans ce contexte de crise, 37 % des plus de 55 ans déclarent que leur qualité de vie au travail s'est dégradée, pointant des difficultés liées aux évolutions des modes de management (46 %) et d'organisation du travail (43 %). Enfin, la crise leur fait craindre un surplus de travail et un risque de changement dans leurs missions. Face à ces craintes grandissantes, les cadres seniors seraient prêts à considérer d'éventuelles « portes de sorties » proposées par leur entreprise. Six sur dix accepteraient un plan de départ volontaire avant l'âge de la retraite et un sur deux serait prêt à accepter de quitter son entreprise par le biais d'une rupture conventionnelle. Côté entreprises, la plupart d'entre elles n'ont pas de politique spécifique à destination des seniors : même si elles en perçoivent l'enjeu, seules 32 % déclarent en avoir mis une en place. Il s'agit le plus souvent de politiques de maintien en emploi, déployées par 23 % des organisations interrogées. La formation (13 %) ou l'accompagnement au départ à la retraite (10 %) n'ont été instaurés, quant à eux, que par une minorité d'entreprises.