Dans une note de synthèse publiée le 3 juillet 2020, France Stratégie tente de cerner les caractéristiques qui font encore la spécificité des cadres, en matière de profil socio-économique et de conditions de travail. Ce travail s’appuie sur deux études. L’une examine la place des cadres dans le droit et les conventions collectives, l’autre analyse les marqueurs entre cadres et non-cadres en termes de catégories socio-professionnelles de 2000 à 2016. L’objectif a été d’identifier si les critères différenciant les cadres des autres catégories socio-professionnelles ont tendance à se maintenir, à s’effacer ou au contraire à se renforcer.
Cette population, qui a fortement augmenté depuis plusieurs décennies, est de plus en plus hétérogène. Elle regroupe, aujourd’hui, une diversité de profils qui va du cadre encadrant au cadre dirigeant en passant par le cadre expert, le cadre manager par projet, le cadre « planneur » ou le cadre de proximité… Résultat, l’activité d’encadrement devient un critère moins spécifique aux cadres, dans la mesure où tous n’ont pas une fonction d’encadrement et que tous les encadrants, managers d’équipe au sens large, ne sont pas forcément des cadres statutairement. La différence entre cadres et non-cadres se resserre également en ce qui concerne l’autonomie ou la responsabilité financière. Certains facteurs restent néanmoins des marqueurs forts de distinction entre les deux catégories. C’est le cas, notamment, de la rémunération, même si certains écarts semblent s’atténuer, depuis 2003, entre cadres et non-cadres. Mais aussi du diplôme et du temps de travail qui s’accompagne pour les cadres d’une plus grande maîtrise de leurs horaires, ainsi que d’une pression plus forte en ce qui concerne l’intensité du travail et la charge mentale. D’autres facteurs en matière d’organisation du travail demeurent prégnants, voire plus marqués, tels que l’imbrication de la vie personnelle et de la vie professionnelle ou l’usage d’outils informatiques.