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DRH, qui êtes-vous ?

ISRH | Homepage | publié le : 26.06.2024 | Gilmar Sequeira Martins

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Au-delà des clichés et des idées toutes faites, la dernière radioscopie de Cegos montre la réalité du quotidien des DRH et des RRH mais aussi ce qui les sépare de leurs homologues étrangers de neuf autres pays.

Crédit photo vegefox.com - stock.adobe.com

Au-delà des clichés et des idées toutes faites, la dernière radioscopie de Cegos montre la réalité du quotidien des DRH et des RRH mais aussi ce qui les sépare de leurs homologues étrangers de neuf autres pays.

La dernière datait de 2018. Six ans plus tard, le groupe de formation Cegos (1.400 collaborateurs pour 236 millions de CA en 2022) publie une nouvelle radioscopie de la fonction RH à travers neuf pays (1). Elle permet de mieux cerner le profil de ces professionnels que tous les salariés ont déjà croisés. Premier constat frappant : les DRH et RRH en poste en France se distinguent souvent de l’ensemble.

Si parmi les 9 pays couverts, 4 sondés sur 10 (41 %) estiment être « des professionnels de terrain et de dialogue », ce taux est plus élevé en France (49 %). Les DRH et RRH de l’Hexagone se distinguent aussi puisque 15 % d’entre eux se perçoivent comme des « DRH juridiques » alors que c’est le cas pour 9 % de leurs homologues à l’échelle internationale. L’écart se réduit nettement sur d’autres facettes de la fonction. Les DRH et RRH de l’Hexagone sont au diapason de leurs collègues étrangers quant à leurs capacités de « communicants » (27 % en France c. 28 % à l’international) et de « coachs » (23 % c. 27 %).

Enfin une fonction « stratégique » ?

La fonction est-elle devenue plus « stratégique » ? À peine un quart des sondés (26 %) partagent ce point de vue et ils sont encore moins nombreux (22 %) à se considérer comme des « développeurs de talents ». L’écart avec les attentes et la vision des salariés est assez net. Plus de 6 sur 10 (61 %) voudraient avoir des RH plus communicants, plus proches (52 %) et plus stratégiques (47 %), tout en les considérant au quotidien surtout comme des DRH métier (26 % c. 24 % en France), des « gestionnaires de processus » (22 % c. 31 % en France) et bien moins comme des RH de proximité (21 % c. 24 % en France).

Les DRH et RRH se montrent pourtant attachés à leur métier avec, là encore, des spécificités propres à la France. Alors que 80 % des DRH/RRH à l’échelle internationale ont une ancienneté supérieure à 3 ans, ce n’est le cas que de 42 % de ceux exerçant dans l’Hexagone. Inversement, alors que 32 % déclarent une expérience de ce métier supérieure à 10 ans, ce taux monte à 38 % parmi nous.

Si les professionnels RH de France ne se distinguent guère sur la durée d’exercice puisque plus de la moitié (54 %) déclare avoir exercé plusieurs années dans cette fonction (59 % à l’échelle internationale), une part importante (41 %) venait d’une autre fonction. La proportion de ceux ayant choisi d’accéder à un tel poste est largement plus élevée en France (32 % c. 19 %).

Un périmètre plus étendu...

Autre enseignement intéressant : les entreprises françaises proposent plus rarement ce type de poste à des salariés issus d’un autre domaine. Alors que 22 % des sondés à l’échelle internationale déclarent s’être vus proposer un poste RH pour étoffer leur plan de carrière, ce n’est le cas que pour 14 % des professionnels RH exerçant en France. Pour les analystes de la Cegos, ce phénomène produit globalement une diversification des profils des DRH et RRH, particulièrement marquée en France puisque 46 % de ces postes sont occupés par des personnes ayant exercé d’autres métiers.

S’agissant de l’évolution de leur fonction, les réponses des DRH et les RRH montrent surtout un accroissement du périmètre couvert et du niveau d’exigence. Rares sont les sondés qui n’ont pas vu bouger les frontières de leur domaine : ils ne sont que 13 % dans cette situation. Mais comment a-t-il évolué ? Pour une écrasante majorité (85 %), la fonction RH est devenue « plus stratégique », soit une progression de 9 points par rapport au précédent baromètre publié en 2019.

... et plus exigeant

Autre évolution notable : près de 9 sondés sur 10 (89 %) mettent en exergue la complexité croissante de leur mission qui doit concilier les exigences « parfois divergentes » des différentes parties prenantes. Pour ne rien arranger, 85 % des DRH et RRH ont aussi vu augmenter la variété des enjeux et sujets qu’ils doivent traiter.

Une évolution qui a cependant été contrebalancée par un accès croissant à la technologie. Ainsi, près de 6 sondés sur 10 (59 %) estiment que la fonction a été simplifiée grâce à l’automatisation des tâches et la rationalisation des procédures. En France, la proportion est nettement inférieure (49 %). En 2019, à l’échelle internationale, les DRH et les RRH n’étaient que 36 % à soutenir un tel point de vue, soit 15 points de moins.


(1) Le baromètre international « Radioscopie des directions des ressources humaines » a été réalisé en mars 2024 dans 9 pays d’Europe (France, Allemagne, Italie, Espagne, Portugal, Royaume-Uni) et d’Amérique latine (Chili, Mexique, Brésil). Cette enquête a mobilisé 554 décideurs RH (dont 100 en France) et 5.052 salariés (dont 1.001 en France) d’organisations des secteurs privé et public de 50 collaborateurs ou plus.

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins