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Morts au travail : 30 000 décès d’ici à 2030 ?

Sécurité au travail | publié le : 03.05.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Worker Falling from Ladder

Les plans santé travail se succèdent depuis 2004. Le dernier, à déployer durant la période 2021-2025, a été renforcé par un "Plan pour la prévention des accidents graves et mortels". Présenté en mars 2022, ce dernier plan prévoit des actions sur les quatre années à venir. Pour autant, depuis 2010, le nombre de décès ne baisse pas. Chaque année, près de 600 personnes perdent la vie du fait de leur activité professionnelle. En 2019, ce sont même près de 800 décès qui ont été déplorés. La Confédération européenne des syndicats a compilé les données disponibles et leur évolution pour établir l’année à partir de laquelle il n’y aurait plus de morts au travail. Au rythme actuel, la Pologne serait ainsi la première à atteindre l’objectif, dès 2027, suivie par le Portugal en 2030, la Roumanie en 2036, l’Autriche en 2037, l’Italie en 2042, l’Allemagne en 2044 et la République tchèque en 2052. Deux pays, la France et l’Espagne, se distinguent car ils ne parviendront pas à l’objectif de ne plus avoir à déplorer de morts au travail puisqu’ils n’enregistrent aucune diminution de ce type de décès.

L’étude de la CES conclut que durant la décennie, si aucune action supplémentaire n’est entreprise, plus de 27 000 travailleurs vont perdre la vie du fait de leur activité professionnelle. La CES demande également aux dirigeants européens d’agir pour faire cesser les cancers dus à l’activité professionnels qui coûtent la vie chaque année plus de 100 000 personnes. Elle soulève aussi la question de la nécessité d’augmenter la protection des travailleurs face au nombre croissant d’événements météorologique extrêmes causés par le changement climatique. Enfin, elle déplore que, dans l’Union européenne, le nombre d’inspection de sécurité des lieux de travail, établi à partir des données de l’Organisation internationale du travail, ait diminué de 500 000 unités par rapport à la dernière décennie.

Le "Plan pour la prévention des accidents graves et mortels" s’articule autour de quatre axes : protéger les jeunes travailleurs et ceux arrivés depuis peu dans les entreprises, qui sont les plus touchés par ce type d’accident ; accroître la mobilisation auprès des travailleurs les plus vulnérables ; renforcer l’accompagnement des TPE-PME ; enfin, approfondir la connaissance pour mieux cibler les actions. Le ministère du Travail prévoit des points a minima semestriels et "une réflexion complète sur le dispositif" au plus tard deux ans après son lancement.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins