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Aux États-Unis, chez Amazon, le taux d'accident du travail est le double de celui des autres entrepôts

Sécurité au travail | publié le : 13.04.2022 | Lys Zohin

Amazon

Publiée récemment par le Strategic Organizing Center, une coalition de syndicats, dont les puissants Teamsters, la nouvelle étude sur les accidents du travail au sein des entrepôts d'Amazon est sans appel. Fondée sur les données fournies par le géant du commerce en ligne à l'agence fédérale sur la Sécurité et la Santé au travail, elle montre que le taux d'accident du travail pour les salariés des entrepôts d'Amazon aux États-Unis se situe à 6,8 pour 100 salariés, soit plus de 38 000 cas, parmi lesquels 89 % (environ 34 000 cas) ont été considérés comme graves, au point que certains salariés ont dû être arrêtés pendant une longue période ou n'ont simplement pas pu reprendre le même travail. Non seulement cette situation reflète une augmentation de plus de 20 % des accidents du travail dans les entrepôts d'Amazon par rapport à l'année précédente, mais en plus, le taux d'accidents du travail chez Amazon est plus du double de la moyenne constatée dans d'autres entrepôts aux États-Unis qui n'appartiennent pas à Amazon (3,3 pour 100 salariés). Les résultats de cette nouvelle étude tombent mal pour Amazon, puisque l'entreprise est dans le collimateur en ce qui concerne les conditions de travail et de salaire qu'elle offre et que les salariés d'un entrepôt de Staten Island, à New York, ont récemment voté pour y former le premier syndicat. Ce que rejette d'ailleurs Amazon, qui a, depuis cette victoire inédite des salariés, demandé un nouveau décompte des voix, estimant que la procédure avait été menée de façon à supprimer des votes en défaveur d'une syndicalisation... Toujours est-il qu'avant même ce dernier rebondissement, le géant était accusé, depuis plusieurs mois, de ne pas avoir respecté les mesures barrières pendant la crise Covid, d'avoir des procédures de sécurité trop faibles en général, et en particulier en cas d'urgence, de rogner sur les pauses et même sur les toilettes pour ses salariés. Le tout au nom de gains de productivité que l'entreprise veut engranger à tout prix. Dans le sillage de la publication de l'étude, la porte-parole d'Amazon, Kelly Nantel, a évidemment défendu l'entreprise, soulignant que l'augmentation du nombre d'accidents du travail était "en partie due à la crise sanitaire, l'entreprise ayant embauché des milliers de nouveaux travailleurs face à une demande accrue de la part des consommateurs en matière de commerce en ligne. Ce qui, comme les autres sociétés d'e-commerce, a conduit à davantage d'accidents..." Elle a par ailleurs insisté sur le fait que, selon elle, le nombre d'accidents du travail était en baisse par rapport aux taux d'avant la pandémie, et surtout, que le géant ne sera "pas satisfait tant qu'il ne sera pas excellent en matière de sécurité au travail"...

 

Auteur

  • Lys Zohin