Développée par le réseau Neighbourhood Watch et validée par la police britannique, une formation visant à aider les livreurs de Deliveroo à détecter le harcèlement dans la rue, les signes de violence domestique et de trafic humain lors de leurs livraisons va leur être offerte, de façon optionnelle. Ils pourront aussi recevoir une formation sur la façon de gérer un conflit, notamment dans le cadre du harcèlement de rue vis-à-vis des femmes. « Nous ne voulons pas être simplement vus dans les quartiers où nous opérons, nous voulons en faire partie et agir pour la sécurité de tous », a expliqué Will Shu, CEO et fondateur de la société de livraison, à l'annonce de ce programme. « La sécurité des femmes, en particulier, est une priorité pour nous », a-t-il ajouté. Certains livreurs, qui sont dans une position unique du fait qu'ils sillonnent les rues et entrent chez les clients, ont en effet fait état de situations dont ils étaient témoins sans savoir exactement comment réagir. Toutefois, le programme a été critiqué par le syndicat des travailleurs indépendants de Grande Bretagne (IWGB), dont les membres incluent les livreurs de Deliveroo. Le syndicat considère que cette initiative « ignore la violence dont sont quotidiennement victimes les livreurs eux-mêmes », du fait des conditions de travail imposés par la société de livraison. Dans le sillage de la pandémie, le syndicat a interrogé plus de 100 de ses membres livreurs et découvert que huit sur dix avaient vécu des situations d'insécurité au travail, certains ayant par exemple subi des attaques physiques ou verbales. « Deliveroo a détourné notre demande de davantage de sécurité et transformé les livreurs en informateurs auprès des autorités. L'entreprise ne prend toujours pas soin de ses travailleurs », a tranché Alex Marshall, le président de l'IWGB et ancien livreur de Deliveroo. À plusieurs reprises ces derniers temps, les livreurs se sont mis en grève pour réclamer de meilleures conditions salariales et de travail.