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Les moins de 30 ans en première ligne

Santé au travail | publié le : 05.07.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Stressed exhausted businesswoman working at night

Les salariés de moins de trente ans sont-ils en train de flancher ? Plus du tiers (36 %) des salariés âgés de moins de trente ans ont déposé un arrêt de travail en mars, soit une progression de 15 points par rapport au mois de mars 2021 (21 %). C’est le constat alarmant que dresse Malakoff Humanis au vu des derniers chiffres recueillis par son "Observatoire mensuel des situations de travail". Réalisé en 2021 et 2022 entre les mois de janvier et mai auprès de 2 000 salariés du secteur privé, il vient compléter son baromètre annuel. En moyenne, cette progression des arrêts maladies tient pour moitié (56 %) au rebond de l’épidémie de Covid-19 mais elle est encore plus importante (58 %) pour les salariés âgés de moins de 30 ans. Autre facteur majeur qu’a repéré Malakoff Humanis : la dégradation de la santé mentale. Ainsi, près de la moitié (43 %) des salariés qui ont jugé "médiocre" leur état de santé mentale ont été en arrêt maladie en mars 2022. Chez les moins de 30 ans, le taux dépasse la majorité (51 %). Le contraste est saisissant avec les autres catégories de salariés en arrêt maladie dont 18 % seulement ont jugé leur état de santé mentale "médiocre".

Quels sont les salariés qui ont été le plus arrêtés en mars ? Les données fournies placent en tête les salariés aidants (40 % en mars 2022 contre 25 % en mars 2021), puis les salariés de moins de 30 ans (36 % contre 21 % en mars 2021) et les managers (23 % contre 17 % en mars 2021). La majorité de ces arrêts (56 %) sont dus à la Covid-19 alors que ce n’était le cas que pour 45 % des arrêts un an plus tôt. Indépendamment de la pandémie, ce sont les accidents et traumatismes qui constituent la première cause d’arrêt (29 %), puis les troubles psychologiques tels que la dépression, l’anxiété, le stress ou l’épuisement professionnel (14 %), puis les troubles musculo-squelettiques (13 %).

Globalement, l’étude relève que la santé mentale des salariés de moins de 30 ans s’est fragilisée. Près d’un quart (23 %) jugent négativement leur santé mentale (contre 16 % seulement de l’ensemble des actifs) et près de la moitié (48 %) déclarent mal dormir, soit presque le double de la moyenne (32 %). Ils se disent aussi plus stressés (42 % contre 28 % pour l’ensemble des actifs) et un tiers (34 %) se déclarent "émotionnellement épuisé" (contre 22 % de l’ensemble des salariés, voire à bout de forces (29 % contre 19 %). Près de la moitié (44 %) des jeunes salariés qui estiment leur santé mentale dégradée imputent cet état de fait au seul "contexte professionnel", plus particulièrement à l’intensité et à la durée du travail (67 %), aux rapports sociaux au travail dégradés (47 %). Parmi les 28 % invoquant des raisons personnelles, la moitié pointe en premier lieu leur situation financière (56 %), puis des difficultés psychologiques personnelles (44 %). Le renoncement ou le report de soins touche près d’un quart des salariés au premier trimestre 2022. Parmi les plus affectés figurent les salariés aidants (54 %) mais aussi les moins de 30 ans (37 %) et les managers (33 %). Parmi les motifs avancés pour expliquer leur décision arrivent en première position le manque de temps (35 %), mais aussi la difficulté à obtenir un rendez-vous (29 %) et les contraintes financières (23 %).

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins