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RPS : pour les éviter, analysez le travail réel !

Santé au travail | publié le : 14.09.2022 | Gilmar Sequeira Martins

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Risques psycho-sociaux (RPS) et télétravail sont-ils sur une trajectoire de collision ? La présentation de la 5e édition du guide des bonnes pratiques de la Fédération des intervenants en RPS (Firps) a permis de clarifier la situation. Pour François Cochet, président de la Firps et directeur des activités santé du cabinet Secafi, le constat est sans ambiguïté : "De nouveaux problèmes vont se poser et il faut instituer une vigilance dans la durée car les inconvénients du télétravail vont se développer lentement. Cela les rendra plus difficile à déceler". Parmi ces risques à diffusion lente figure notamment le risque de disqualification, les personnes en télétravail se voyant plutôt confier les "tâches d’hier" et celles en entreprise les "tâches de demain"… À terme, les salariés en télétravail pourraient être victimes d’une "disqualification rampante".

Les spécialistes réunis au sein de la Firps alertent les entreprises sur l’adoption d’une nouvelle pratique couplant télétravail et flex-office permettant de réduire les surfaces de bureaux. Ce dispositif tient pour acquise la règle du double volontariat (entreprise et salarié) et rend très difficile, voire impossible, le retour du salarié dans les locaux de l’entreprise lorsqu’il ne souhaite plus bénéficier du télétravail, disposition pourtant prévue dans l’accord national interprofessionnel sur le télétravail conclu en novembre 2020. L’adoption conjointe du télétravail et du flex-office, si elle présente l’intérêt de réduire rapidement les coûts liés à l’immobilier d’entreprise, rend plus difficile la réunion des salariés au même moment en un seul lieu. Emmanuel Petit, membre du conseil d’administration de la Firps et directeur général d'Eleas, observe de son côté qu’imposer ce système provoque aussi des démissions. À l’heure où recruter s’avère de plus en plus difficile, faut-il rendre encore plus difficile la tâche des RH et des équipes, obligées d’attendre l’arrivée de la nouvelle recrue ?

Brigitte Vaudolon, membre du conseil d’administration de la Firps et directrice générale de Pulso France, alerte de son côté sur l’appauvrissement du travail individuel en télétravail : "Travailler ne consiste pas à rester en permanence devant son écran d’ordinateur. Le télétravail repose la question de la socialisation et menace toutes les interactions ou interfaces qui, dans les groupes présents sur site, permettaient de fluidifier l’activité des collectifs de travail." Selon elle, l’adoption massive du télétravail, en réduisant les possibilités de "fluidification", a suscité l’émergence de conflits nouveaux. Inévitablement se pose la question : quelle nouvelle norme adopter ? Aucune, répond en substance François Cochet : "Chaque situation est particulière. Il faut analyser le travail réel pour déterminer quel mode de télétravail peut être adapté." Couplée à un dialogue social de qualité, une telle démarche aura l’intérêt de mieux prendre en compte les besoins des collaborateurs et de réduire du même coup les RPS.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins