Combien de salariés meurent au travail? La Dares, la structure chargée de recueillir et d’analyser les statistiques au sein du ministère du Travail, a établi le compte pour 2019. Officiellement, 790 accidents du travail ont connu une issue mortelle. Les malaises fatals représentent plus de la moitié des accidents du travail ayant entraîné le décès du salarié. Sur l’année, 783.600 accidents du travail avec au moins un jour d’arrêt ont été comptabilisés en France, dont 39.650 ont conduit à la reconnaissance d’une incapacité permanente. Par million d’heures rémunérées, le taux d’accident s’établit à 20,4.

Les secteurs les plus dangereux sont la construction, avec une fréquence d’accidents mortels de 65,8 (par milliard d’heures rémunérées), suivie par le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, avec une fréquence de 50,2, puis l’intérim avec 40,7. La publication de la Dares précise que « la fréquence et la gravité des accidents du travail sont particulièrement importantes dans les activités de gros œuvre, de couverture et de charpente, ainsi que dans la manutention de marchandises ou de bagages ».

Les autres secteurs se situent à des niveaux plus faibles: les industries dans leur globalité affichent une moyenne de 25,1, qui masque des disparités importantes, puisque les secteurs du travail du bois, des industries du papier et de l’imprimerie affichent un taux de 46,4 et celui de la production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution un taux de 39,2. L’ensemble des services affiche un taux encore plus bas de 14,1, mais qui masque là encore des sous-secteurs avec une sinistralité importante, comme le secteur des transports et de l’entreposage (44,2) ou celui des arts, spectacles et activités récréatives (32,5). Les secteurs affichant les fréquences d’accidents mortels les plus faibles sont l’hébergement médico-social et social et l’action sociale sans hébergement (8,9) et l’administration publique (5,9). La Dares précise que les accidents sont moins fréquents pour les salariés âgés, mais plus graves que pour les salariés plus jeunes. Elle note par ailleurs que les accidents graves et mortels touchent davantage les ouvriers. Enfin, à catégorie socioprofessionnelle identique, ils touchent plus fréquemment les hommes que les femmes.