L’ Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) vient de publier une troisième version du guide sanitaire accompagnant la reprise de l’activité dans le secteur. Secrétaire national de la FNCB-CFDT, Pascal Barbey note des améliorations mais déplore le comportement de certaines entreprises.
Cette nouvelle version du guide sanitaire apporte-t-elle des améliorations ?
Pascal Barbey : Ce guide de préconisations au Covid-19 était une base pour que nos élus puissent travailler et échanger sur les conditions de travail avec les chefs d’entreprise et pour éviter que certains ne fassent n’importe quoi, comme on a pu le constater lors du confinement. Donc ce guide est une bonne chose. Cette troisième version règle, entre autres, la question du nombre de personnes dans les véhicules de transport, qui a fait l’objet de longues discussions. Lors de la discussion initiale, l’OPPBTP mettait en avant la possibilité de rouler les fenêtres ouvertes afin que l’air circule mieux. On ne pouvait pas se satisfaire de cela. Le Protocole national de déconfinement prévoit une distance d’un mètre entre les personnes voyageant dans ces fourgonnettes et l’obligation de porter un masque. Nous avions demandé que deux personnes seulement puissent s’asseoir sur une banquette de trois places avec un masque de protection. C’est noté dans le guide version 3 et c’est positif.
Dans le guide sanitaire, l’OPPBTP prévoit notamment que les apprentis mineurs peuvent reprendre l’activité. Que pensez-vous de cette mesure ?
P. B : Nous avions demandé, dans la première version du guide, que les apprentis mineurs soient préservés. Il était hors de question qu’ils se retrouvent sur les chantiers, même avec des protections, alors que le Gouvernement avait demandé aux CFA d’arrêter leur activité. La troisième version du guide lève cette interdiction. C’est dans la continuité des dispositions prévues dans le Protocole national de déconfinement. Dès lors que les CFA peuvent à nouveau accueillir des apprentis, nous considérons que ces derniers peuvent revenir sur les chantiers, à condition que toutes les conditions sanitaires soient remplies. Il y a aujourd’hui environ 50 000 apprentis dans les CFA du BTP, qui sont en apprentissage et essentiellement dans les TPE-PME.
Reste-il des points à régler ?
P. B. : Concernant la possibilité d'utiliser des écrans faciaux à la place de lunettes de protection, nous continuons de privilégier les lunettes de protection car la visière protège moins bien les yeux. La visière présente de l'intérêt pour protéger le masque en cas de pluie. Les ouvriers n'ont pas toujours la possibilité de s'abriter or un masque mouillé ne peut plus remplir sa fonction. Sur la prise de température, nous avons obtenu que l'entreprise ne puisse la mettre en place qu'avec l'accord des représentants du personnel car le Haut Conseil de Santé Public le déconseille.
Propos recueillis par Gilmar Sequeira Martins
