logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’Île-de-France aux prises avec les TMS et la désinsertion professionnelle

Santé au travail | publié le : 19.10.2022 | Gilmar Sequeira Martins

TMS Troubles musculo-squelettiques

La présentation à la presse du 4e Plan régional santé au travail (PRST 4) a permis de mettre en lumière les particularités de la région francilienne et les enjeux associés en matière de santé au travail. L’Île-de-France abrite en effet 18 % de la population française, soit 4,8 millions de salariés qui génèrent 30 % du PIB national. Comparée aux autres régions, la population active y est plus active, plus jeune et plus diplômée. Elle compte aussi une proportion plus importante de travailleurs immigrés qui occupent des métiers plus difficiles que la moyenne selon les services régionaux de la direction régionale et interdépartementale de l'Économie, de l'Émploi, du Travail et des Solidarités (Drieets). Si un tiers (33 %) des salariés travaillent dans une grande entreprise, près de 300 000 entreprises ont moins de 10 salariés. Les actifs d’Île-de-France sont par ailleurs contraints d’effectuer des trajets plus longs et plus fréquents que ceux d’autres régions. Globalement, l’espace francilien concentre de fortes disparités territoriales en matière de rémunération et de niveau de vie, d’état de santé, de rythme de travail et d’exposition à certains risques. En matière de santé au travail, elle compte à elle seule pour 15 % des accidents du travail recensés à l’échelle nationale. Ils y sont moins fréquents mais plus graves qu’ailleurs. Par ailleurs, par rapport à la moyenne nationale, quatre fois plus de femmes franciliennes déclarent avoir subi des violences sexuelles au travail.

La Drieets précise que plus de 160 acteurs économiques et institutionnels ont contribué à l’élaboration du PRST 4, qui s’est par ailleurs appuyé sur le dialogue avec les instances partenaires et les membres du Comité régional des conditions de travail (CROCT). Quatre axes ont été fixés. À l’instar du PST4 d'ampleur nationale, le premier axe met l’accent sur le renforcement de la prévention primaire au travail ainsi que sur la culture de la prévention. Le second vise le développement de la prévention de la désinsertion, de l’usure professionnelle et le maintien en emploi. Les troisième et quatrième axes ont pour but, respectivement, d’adapter la politique de santé au travail aux défis actuels et à venir, et de consolider le pilotage et la gouvernance en santé au travail.

Des actions spécifiques à certains secteurs sont en cours. L’une vise la prévention des troubles musculo-squelettiques et de la désinsertion professionnelle dans les zones aéroportuaires. Cette action qui vise les métiers de bagagiste et d’agents de sûreté, est partie d’un constat alarmant : la sinistralité des bagagistes est supérieure aux secteurs du BTP tandis que les agents de sûreté sont plus exposés aux accidents que l’ensemble des activités présentes en Île-de-France. En réunissant tous les acteurs impliqués – organisations syndicales, branches professionnelles, Cramif, ADP, Air France et les autres entreprises concernées –, il a été possible d’informer et de sensibiliser les entreprises, les salariés ainsi que leurs représentants. Dans chaque métier, bagagiste et agent de sûreté, deux groupes de travail se sont constitués afin de produire des propositions d’amélioration des conditions de travail avec les acteurs impliqués.

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins