Depuis le 1er septembre, toute l'Allemagne a réglé les thermostats pour économiser l'énergie. Ces mesures impliquent que la température, dans les bureaux et les lieux publics, à l'exception des hôpitaux, des Ehpad, des écoles, des crèches et des bureaux où des salariés verraient leur santé mise en danger, ne dépasse pas les 19 degrés, et resteront en place jusqu'au 28 février. Les médecins seraient d'ailleurs assaillis de demandes pour des certificats stipulant que leur patient doit travailler dans un bureau plus chauffé... Les autres, en attendant, rivalisent de créativité pour se protéger du froid. D'autant que dans certaines régions allemandes, la température frôle déjà le zéro. Pulls, mitaines, exercices physiques (comme monter à pied au lieu de prendre l'ascenseur), tout y passe. Mais certains médecins, comme le Dr Anette Wahl-Wachendorf, vice-présidente de l'association des médecins du travail allemands, s'inquiètent. Trouvant les mesures trop rapides et imposées sans concertation avec des médecins, elle estime que, sur une longue période comme celle qui est prévue, cette baisse de température peut présenter des risques. Elle cite l'OMS, qui prévient que certaines personnes, les plus de 65 ans, notamment, et celles qui souffrent de faible tension, de maladies de la thyroïde ou trop sédentaires, courent davantage de risques de contracter des infections et des maladies respiratoires. De même, le froid entraîne une vasoconstriction, qui peut induire des risques de crises cardiaques. Sans compter que les femmes, selon une étude de 2019, seraient plus productives, plus créatives, plus enclines à la concentration dans un environnement plus chaud. Bref, au-delà de l'aspect santé, si une partie des effectifs, les femmes, n'est pas à son meilleur niveau cet hiver, c'est un danger économique que les entreprises courent, déclarent les médecins.