Les jeunes actifs issus de la voie professionnelle, soit 40 % d’une génération, sont 9 fois sur 10 exposés à au moins un risque physique ou chimique. Les trois secteurs qui exposent le plus fréquemment les jeunes à trois risques ou plus sont le commerce, l’industrie et les activités liées à la santé humaine et à l’action sociale.

En 2017, 40 % des jeunes sortis du système de formation initiale étaient issus de la voie professionnelle. En entrant dans la vie active, 90 % se sont retrouvés exposés à au moins un risque physique ou chimique durant leur travail et 6 sur 10 à trois de ces risques ou plus, selon les dernières données diffusées par la Dares. Lorsqu’ils arrivent à leur poste, plus de 4 sur 10 (42 %) de ces jeunes issus de la voie professionnelle n’ont suivi aucune formation sur la santé et sécurité et 36 % n’ont aucun équipement individuel de protection (EPI) remis par leur employeur. La situation évolue avec le nombre de risques : l’augmentation aux expositions produit un mouvement similaire en matière de prévention et de formation. La Dares relève que c’est dans l’industrie que la prévention et la formation des jeunes les plus exposés sont les plus répandues, plutôt que dans les secteurs de la santé et de l’action sociale.

Plus exposés à des risques professionnels que leurs homologues des filières générales, les jeunes issus de la voie professionnelle se retrouvent davantage dans l’industrie et la santé. Dans leur activité professionnelle, plus d’un tiers (36 %) se retrouvent en contact avec des produits dangereux ; 33 % respirent des fumées ou des poussières ; 59 % sont confrontés au port de charges lourdes et 64 % à la répétition de gestes ou d’opérations. Par ailleurs, 59 % déclarent des risques de blessures ou d’accidents. Au total, près de 9 sur 10 (87 %) des actifs issus de la voie professionnelle sont exposés à au moins l’un de ces risques et près de 6 sur 10 (58 %) sont exposés à trois risques ou plus. Les chiffres indiquent que l’exposition à au moins trois risques se concentre dans l’agriculture, l’industrie et la construction : elle concerne 75 % des jeunes issus de la voie professionnelle travaillant dans ces trois secteurs.

Absence d’information

Contre toute attente et malgré cette forte exposition à au moins un risque, voire plusieurs, près d’un tiers (28 %) des actifs issus de la voie professionnelle n’ont pas été informés durant leurs études sur les risques physiques ou chimiques auxquels ils seraient exposés une fois en activité. À leur prise de poste, plus de 4 sur 10 (42 %) déclarent ne pas avoir eu de formation ou d’information sur la santé et sécurité, plus d’un tiers (37 %) n’ont pas de tuteur pour les former et 34 % ne reçoivent aucune consigne visant à la préservation de leur santé. Ils sont tout aussi nombreux (36 %) à ne disposer d’aucun EPI fourni par leur employeur. Parmi les actifs qui déclarent disposer d’un tel équipement, près d’un sur dix (8 %) l’estime insuffisant.

La Dares relève cependant que l’information relative aux risques augmente avec l’exposition : si 44 % des jeunes actifs non exposés ne disposent pas d’information sur les risques encourus, ils ne sont plus que 18 % parmi ceux exposés à cinq risques ou plus. Le même schéma se retrouve au moment de l’arrivée au poste de travail : si 49 % de ceux qui ne sont pas exposés à des risques ne se voient proposer aucune formation ou information, c’est le cas pour 34 % de ceux qui sont exposés à cinq risques ou plus.

Commerce, industrie et santé exposent le plus

Parallèlement, la fourniture d’EPI augmente avec le nombre de risques. Si la moitié des jeunes issus de la voie professionnelle n’en sont pas pourvus lorsqu’ils sont exposés à un ou deux risques, ce n’est le cas que de 10 % de ceux exposés à cinq risques ou plus. Est-elle suffisante ? Pas pour 11 % des jeunes actifs exposés à cinq risques ou plus et aussi pour 5 % de ceux exposés à un ou deux risques. Trois secteurs exposent le plus fréquemment les jeunes issus de la voie professionnelle à trois risques ou plus : il s’agit du commerce (17 % des jeunes), l’industrie (17 % également) ainsi que la santé humaine et l’action sociale (16 %).

Les secteurs n’exposent pas aux mêmes risques. Ainsi, le commerce et la réparation d'automobiles et de motocycles exposent d’abord au port de charges lourdes et à la répétition de la même série de gestes ou d'opérations. Les jeunes qui travaillent dans ces domaines signalent davantage l’absence d’équipement individuel de protection. Dans le domaine de la santé humaine et de l’action sociale, les jeunes actifs signalent plutôt le contact avec des produits dangereux, le port de charges lourdes et les risques de blessures ou d’accidents. Ils déplorent plus souvent l’absence de formation ou d’information sur la santé et la sécurité à l’arrivée sur le poste de travail (+ 17 points) et l’absence de tuteur (+ 9 points). Dans l’industrie, les jeunes actifs sont plus souvent exposés au bruit intense, aux fumées, aux poussières et au contact avec des produits dangereux. Ce secteur se démarque des autres par une moindre absence de formation ou d’information à l’arrivée sur le poste de travail (- 14 points) ou d’équipement individuel de protection (- 13 points).