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« L’entreprise est un lieu de confiance pour la vaccination » (Audrey Richard, ANDRH)

Santé au travail | publié le : 24.03.2021 | Gilmar Sequeira Martins

Audrey Richard, la présidente de l’ANDRH, détaille les conditions dans lesquelles les entreprises peuvent jouer un rôle majeur dans la vaccination contre le SARS-CoV-2

Est-ce que la vaccination contre le crononavirus vous semble relever du rôle de l’entreprise ?

Audrey Richard : Le Gouvernement a demandé aux entreprises de contribuer à la prévention dans le cadre de la crise sanitaire. Les entreprises répondront à proportion de leurs moyens. Elles participent déjà à la vaccination contre la grippe. Elles disposent donc de locaux, de médecins aussi, souvent internalisés, et d’espaces de confidentialité. Pour celles qui font appel à des centres de médecine externalisés, deux cas de figure se présentent : dans le premier, le centre peut vacciner, auquel cas l’entreprise pourra accorder du temps à ses salariés pour s’y rendre ; dans le second, le centre ne sera pas en mesure de vacciner, l’entreprise incitera alors ses salariés à se tourner vers les médecins de ville et pourra leur accordera du temps. L’entreprise a d’autant plus de légitimité à agir que les salariés la voient aujourd’hui comme un lieu de confiance.

Est-ce une nouvelle dimension dans ce rôle de prévention ?

A. R. : Ces mesures entrent dans le même cadre que celles contre la grippe, dans une dimension de prévention. Selon les entreprises et leurs moyens, cela peut créer des inégalités. Il faut veiller à préserver une égalité d’accès à la vaccination.

Faut-il prioriser la vaccination et la proposer d’abord aux employés de deuxième ligne ?

A. R. : Il faut surtout accélérer la vaccination pour que tout le monde soit vacciné et il faut probablement la prioriser en fonction du niveau d’exposition des salariés. Il faut sans doute vacciner d’abord ceux qui doivent venir sur site et ceux qui sont les plus exposés aux échanges. Mais cela va créer des différences de traitement entre salariés qu’il faudra expliquer. La visibilité sur un calendrier fiable et crédible de vaccination permettra d’éviter ces différences et c’est bien ce qu’on attend des pouvoirs publics.

Quels problèmes éthiques ou juridiques cela peut-il poser ?

A. R. : La confidentialité est totalement préservée. Pour l’instant, sont prioritaires les salariés de 50 à 64 ans qui sont atteints de co-morbidité. Les informations concernant leur état de santé et leur vaccination, sur la base du volontariat, sont confidentielles et connues du seul médecin du travail. Si un salarié à qui l’entreprise demande de revenir sur site conditionne ce retour à la vaccination de tous ses collègues, le DRH doit lui répondre que les entreprises ont mis en place toutes les mesures sanitaires, qu’il s’agisse du télétravail ou des protocoles relatifs à la restauration, et que le site est apte à le recevoir.

Propos recueillis par Gilmar Sequeira Martins

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins