BHP, le géant de l'extraction minière, est actuellement aux prises avec deux graves problèmes d'image : d'une part, un procès pour viol, qui vient de débuter, et de l'autre, le fait que pour couper court à de tels comportements, la société a décidé le mois dernier de limiter la boisson pour les salariés dans les campements attachés aux mines à partir du mois prochain. Cette décision a cependant suscité la polémique, certains considérant que l'interdiction de boire de la bière après 21 h 30 et de limiter la prise d'alcool à quatre verres par jour édictée par la société minière était une violation des droits humains.... C'est pourtant, apparemment, l'abus d'alcool qui provoquerait des comportements violents, en particulier envers les femmes. En novembre 2020, une femme avait ainsi porté plainte pour viol à la suite d'une agression sexuelle dans un campement de l'ouest australien, l'une des principales régions minières de l'Australie. Environ 40 % des salariés dans la zone sont des femmes. BHP a mené l'enquête par le biais d'un comité indépendant, puis, les faits étant avérés, a licencié le salarié, réaffirmant haut et fort sa politique de tolérance zéro vis-à-vis de la violence sexuelle, qu'elle considère comme partie intégrante de la santé et de la sécurité au travail. Ces dernières années, elle avait d'ailleurs initié des formations obligatoires sur le comportement approprié dans les mines et les campements, amélioré l'éclairage et la vidéo-surveillance dans les lieux de repos et augmenté la présence de personnel de sécurité – des gardiens pouvant accompagner les femmes jusqu'à leur chambre depuis un an – et limité, déjà, la consommation d'alcool, pour des raisons de santé, avait-elle précisé alors. Aujourd'hui, certains observateurs estiment que c'est la violence contre les femmes, induite en partie par la consommation d'alcool, qui aurait toutefois incité la compagnie minière à serrer un peu plus la vis sur la boisson.