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Danemark : les problèmes de santé mentale au travail seraient "contagieux"

Santé au travail | publié le : 13.10.2021 | Lys Zohin

Santé mentale au travail

Les désordres mentaux peuvent passer d'une entreprise à une autre par le biais de nouveaux arrivants dans l'organisation.

Crédit photo Pixel-Shot - stock.adobe.com

De nouvelles recrues qui présentent des signes d'anxiété, de dépression ou un niveau de stress élevé ont tendance à transmettre ces symptômes à leurs nouveaux collègues de travail, selon une étude danoise. En suivant 250 000 salariés au sein de 17 000 entreprises danoises entre 1996 et 2015 et en s'appuyant sur des données de santé publique, ils ont établi un lien entre les nouvelles recrues qui présentaient de signes de santé mentale détériorée et un accroissement du taux d'incidence de ces signes chez leurs nouveaux collègues de travail. Autrement dit, explique Julia Kensbock, professeure à la Business School de l'université de Maastricht, aux Pays-Bas, et co-auteure de l'étude, "les désordres mentaux peuvent passer d'une entreprise à une autre par le biais de nouveaux arrivants dans l'organisation".

Les chercheurs ont également établi un lien entre les conditions de travail dans les organisations et les questions de santé mentale. Ainsi, si un salarié nouvellement embauché travaillait auparavant dans un environnement stressant, la transmission s'effectue d'autant plus, et ce, même si ce nouveau salarié n'est pas lui-même porteur de symptômes de santé mentale détériorée. Et s'il l'est, la transmission est d'autant plus forte... La différence est de 2,47 % sur trois ans dans le premier cas (pas de symptômes) à 7,38 % dans le deuxième cas (symptômes personnels de santé mentale détériorée). En outre, selon les auteurs de l'étude, les managers nouvellement arrivés dans une entreprise sont ceux qui activent le plus la "contagion". Ceux qui ont des problèmes de santé mentale avérés et qui venaient d'entreprises affligées par ces problèmes augmentent les incidences de santé mentale détériorée de 8,6 % dans leur nouvel environnement de travail, indique ainsi Lars Alkærsig, professeur à l'université technique du Denmark, co-auteur de l'étude. Il ne s'agit toutefois pas de refuser d'embaucher un candidat qui présente des signes de santé mentale détériorée, précisent les auteurs de l'étude, mais de soutenir les nouvelles recrues, surtout au tout début de leur parcours, et de les encourager à demander de l'aide.


 

Auteur

  • Lys Zohin