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Climat : les salariés veulent des entreprises engagées

Santé au travail | publié le : 21.09.2022 | Gilmar Sequeira Martins

RSE

L’inaction climatique favorise-t-elle de désengagement ? Le baromètre d’Imagreen, élaboré à partir d’un sondage réalisé par Kantar durant l’été auprès de 1 000 salariés travaillant dans des entreprises comptant au moins 100 salariés, apporte quelques réponses. Partant du constat que 9 salariés sur 10 jugent la situation sociale et environnementale "préoccupante" et que plus des trois quarts (76 %) prennent en compte ces enjeux "dans leur mode de vie et pratiques quotidiennes", les premiers éléments indiquent qu’un salarié sur quatre serait en "pleine dissonance cognitive". Dans trois quarts des cas, cet élément devient un facteur "de désengagement du projet d’entreprise". Parmi les conséquences potentielles, le baromètre relève des retards dans l’exécution des tâches qui manquent de sens, une réduction de la prise d’initiative, une remise en question de la stratégie d’entreprise et des décisions des dirigeants, des conflits avec les collègues, voire des démissions.

Les données recueillies indiquent en effet que 60 % des salariés désengagés en état de dissonance envisagent de quitter leur entreprise ou ont déjà entamé les démarches pour y parvenir. Par extrapolation, les auteurs du baromètre estiment que 3,7 millions de salariés du secteur privé ressentent un décalage entre leurs convictions personnelles et leur quotidien en entreprise. Si le départ de salariés grève les capacités de l’entreprise, le désengagement aussi. Le baromètre estime ainsi que le désengagement des salariés, dû à un manque d’action des entreprises en faveur de la protection du climat, représente un coût compris entre 56 et 67 milliards d’euros.

Les entreprises peuvent encore agir. Un tiers des salariés estiment en effet qu’elles doivent jouer un rôle dans la transition sociale et environnementale. Ils considèrent l’entreprise comme le "deuxième acteur prioritaire du changement", après les pouvoirs publics. Cette confiance manque cependant d’assise puisque la moitié des salariés interrogés doutent de l’efficacité des actions menées par sa propre organisation. Un tiers se disent même "inquiets" quant à la capacité de leur entreprise à trouver des solutions… Le manque de confiance serait l’une des causes du phénomène identifié par le baromètre : près de six salariés sur dix disent avoir connaissance d’actions dites de "greenwashing". D’autres facteurs entrent aussi en jeu : un tiers des salariés ignorent s’il existe un service ou une direction RSE dans leur organisation ; la moitié ne connaissent pas, ou peu, le rôle de la RSE ; et 10 % seulement connaissent et comprennent clairement ce qu’est une "stratégie bas carbone". Enfin, le baromètre note également que 60 % des salariés considèrent ne pas être "assez", voire "pas du tout" impliqués dans la stratégie RSE de leur entreprise.

 

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins