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Bien-être mental : les salariés missionnent les entreprises

Santé au travail | publié le : 05.05.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Meditation during working hours for body mind and emotions

Le bien-être mental est-il du ressort des entreprises ? D’après le baromètre réalisé en mai auprès de plus de 4 000 personnes par Harris Interactive pour Alan, une majorité écrasante de salariés (86 %) le croit. Pour autant, ils estiment que les employeurs ne sont pas encore à la hauteur de l’enjeu puisque six sur dix considèrent que les solutions permettant d’améliorer leur condition psychologique ne sont pas mises en place. La question mérite pourtant un intérêt soutenu. La moitié des salariés déclarent en effet "éprouver une difficulté psychologique". Chez les jeunes actifs de 18 à 24 ans, le taux est encore plus élevé puisqu’il atteint 60 %. Parmi eux, un tiers (23 %) affirment même se "sentir très mal". Plus globalement, le bien-être mental est devenu un sujet de préoccupation croissant et reconnu. La quasi-totalité des salariés (90 %) estiment que les difficultés psychologiques sont en effet de plus en plus répandues au travail.

Cette situation a des conséquences très directes sur les entreprises. Près des trois quarts (71 %) des salariés ayant déjà dû faire face à une difficulté psychologique manifestent une envie de changement très nette : ils souhaitent passer à un autre poste ou changer d’entreprise, voire se reconvertir. Les salariés du secteur de l’hôtellerie-café-restauration (HCR) sont les plus enclins à une évolution. Les cadres des TPE/PME soulignent à 63 % que leur première difficulté est le stress. Quant au secteur tertiaire, la moitié des salariés (52 %) affirment avoir perdu toute motivation. Les salariés du numérique, pourtant choyés par les entreprises, ne sont pas épargnés puisque la moitié d’entre eux (49 %) se disent touchés par la perte de sens au travail.

Les entreprises peuvent-elles prendre appui sur l’obstacle ? L’opportunité est en tout cas bien réelle. Une écrasante majorité de salariés (85 %) déclare en effet que l’amélioration de leur bien-être mental au travail renforcerait leur fidélité à l’entreprise et ils sont encore plus nombreux (86 %) à estimer que leur motivation serait plus forte si des actions concrètes étaient mises en œuvre. Le constat mérite une ample réflexion dans une période marquée par des difficultés fortes de recrutement.
 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins