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Salariés : la fin du travail comme valeur centrale

Conditions de travail | publié le : 01.07.2022 | Gilmar Sequeira Martins

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Le crépuscule de la "valeur" travail ? Une note de la Fondation Jean Jaurès publiée le 1er juillet apporte des éléments précis au débat. En 1990, la quasi-totalité (92 %) des Français estiment que le travail était "important" dans leur vie. Surtout, une large majorité (60 %) lui accordaient une place "très importante". Aujourd’hui, soit trente ans plus tard, si une large majorité de salariés (86 %) déclare que le travail occupe une place importante dans leur vie, ils ne sont plus qu’un quart (24 %) à estimer qu’il est "très important" et 62 % "assez important". Les auteurs de l’étude en concluent qu’une inversion de tendance a eu lieu puisqu’en 1990 une majorité de salariés (60 %) lui accordait une place "très importante". En une génération, le travail a perdu sa "fonction statutaire essentielle". L’étude souligne en effet que cette nouvelle perception est très largement répandue et partagée. La proportion de cadres qui considèrent le travail comme "très important" est à peine plus élevée que celle des ouvriers, 23 % contre 18 %, et les écarts entre tranches d’âge sont aussi faibles.

Une nouvelle relation au travail s’est instaurée, "dépassionnée" et centrée sur "une envie de bien-être au quotidien". Selon les auteurs, la question n’est plus "de se réaliser par le travail" mais "plus modestement", de s’y sentir bien. Il leur semble "emblématique" que les attentes prioritaires des salariés à l’égard des employeurs ressortent en priorité du domaine qualitatif. À l’appui de leur affirmation, l’étude cite un sondage de fin 2021 indiquant que 61 % des salariés estiment que le bien-être au travail constitue "un enjeu prioritaire au sein de leur entreprise", soit une progression de 5 points par rapport à 2018. Après le bien-être, les salariés placent le sens de leur travail et l’attention que l’employeur porte à leur santé comme des priorités.

Les auteurs relèvent que les chances de voir ces aspirations aboutir à des avancées concrètes sont plutôt élevées puisque les employeurs seraient "en grande partie convaincus du bien-fondé de ces attentes". Ils partagent en effet la conviction que l’épanouissement des salariés favorise leur productivité et leur fidélité. Faut-il y voir aussi l’effet de la nécessité, dans plusieurs secteurs, de rendre la "marque employeur" plus attractive afin de surmonter la pénurie de candidats ?

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins