Chez PSA, l’annonce de la généralisation du télétravail, sur une base moyenne de trois jours et demi par semaine, a suscité la surprise parmi les organisations syndicales alors que ce thème est l’objet de négociations lancées début mai. La DRH du groupe automobile vient en tout cas de divulguer le 24 juin les résultats d’un sondage réalisé entre le 25 mai et le 6 juin auprès de 40 000 collaborateurs de 68 sites répartis dans 23 pays. La moitié des personnes sollicitées ont répondu, dont 12 000 en France. Lors de la présentation des résultats, Xavier Chéreau, directeur des ressources humaines et de la transformation, a souligné que les données ainsi que les verbatims avaient été analysées par un data scientist, précisant que cela apporterait « beaucoup de matériau » pour alimenter les négociations avec les partenaires sociaux. Il a mis en avant trois chiffres clés qui confortent le projet de généralisation du télétravail. Parmi les 20 000 collaborateurs ayant répondu au sondage, 79 % se déclarent en effet favorables au télétravail et à « un équilibre entre télétravail et travail présentiel », 76 % estiment leur activité compatible avec le télétravail – taux qui monte à 83 % pour ceux dont les managers ont eu le plus recours aux outils de travail à distance durant la période de confinement –, et 80 % affirment ne pas avoir rencontré de difficultés liées au télétravail durant la période de confinement. Elles existent pourtant. Xavier Chéreau a relevé que 14 % des sondés ont déclaré avoir manqué de « lien social » : « Cela nous engage, lors de la présence sur site, à travailler la qualité de la relation à l’autre afin de compenser ce manque. Les collaborateurs ne viennent plus sur site pour être présents mais pour rencontrer l’autre. Ce constat doit nous inciter à impliquer les partenaires sociaux et les managers dans cette ambition. » Le dirigeant ajoute que ce paramètre devra être analysé « par direction et par site », afin que soient apportées « les meilleures réponses ».

Parmi les gains majeurs attendus de la généralisation du télétravail, trois recueillent une majorité très confortable de suffrages : la réduction des temps de trajets, avec le « bénéfice du temps utile retrouvé » ; la possibilité de profiter d’un environnement calme, propice à la concentration ; enfin, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Lancé en 2015 chez PSA, le télétravail concerne actuellement 19 000 salariés suivant deux modalités : un système hebdomadaire de deux à trois jours de télétravail (4 000 salariés) et un système mettant 25 jours de télétravail par an à la disposition des collaborateurs qui peuvent en disposer à tout moment dès lors qu’ils obtiennent l’aval de leur manager. Pour nourrir les négociations ouvertes le 6 mai, six groupes de travail ont été lancés, portant sur la complémentarité digital/physique, les outils IT, les espaces et les services à proposer sur les sites, le lien social et la motivation, la réglementation, la formation et l’accompagnement managérial. La direction du groupe automobile prévoit de conclure les négociations rapidement afin d’amorcer une généralisation du télétravail dès l’été.